Les soeurs Matharoo font encore parler d’elles, cette fois dans le New York Times

Avez-vous entendu parler des soeurs Matharoo ? Si vous suivez un peu la scène mondaine au Nigeria, il y a de fortes chances que oui. Si non, voici un très court résumé: il s’agit de deux soeurs canadiennes d’origine indienne, qui ont débarqué au Nigeria sur invitation d’un riche « petit ami« . Du jour au lendemain, elles sont devenues les nouvelles Kardashian de Lagos, avec un train de vie des plus luxueux, apparemment financé par des hommes influents… Les deux soeurs vivent donc la « Fast Life » comme on dit, et exhibent le tout sur Instagram. Mais tout se gâte quand, en 2016, elles sont accusées d’avoir essayé de faire chanter une des plus grandes fortunes du pays. Arrestation, humiliation, menaces… c’est la descente aux enfers… jusqu’à ce qu’elles réapparaissent publiquement le week-end dernier, via un article du New York Times. Oui, c’est arrivé jusque-là. Sexe, argent (sale), chantage et Instagram: la recette idéale.
Si en plus de ça, vous ajoutez une forme de « détachement » de la part des principales concernées, ça donne un article pour le moins déconcertant, à lire (en sirotant son thé): « How to date a lot of billionaires ».

« Blitz the Ambassador » dénonce le néo-colonialisme dans « The Burial of Kojo »

Dans la liste des films que j’ai hâte de voir, il y a « The Burial of Kojo« . Réalisé par Samuel Bazawule (plus connu sous le nom d’artiste « Blitz the Ambassador« ), ce court-métrage raconte les tumultueux rapports entre deux frères mais en fond, il s’agit aussi pour le réalisateur de dénoncer ce qui, selon lui, s’apparente à du néo-colonialisme chinois au Ghana. D’un point de vue à la fois musical et visuel, Blitz the Ambassador ne m’a jamais déçue, mes attentes sont donc très élevés pour ce film. Il est par ailleurs très engagé sur les sujets liés à l’affranchissement économique et culturel du continent africain, raison pour laquelle il a financé ce film par crowdfunding et non en étant subventionné… Cela lui donne, a priori, plus de libertés quant à ce qu’il pourra montrer ou non dans ce long-métrage. Il a déjà commencé à projeter le film aux 4 coins du monde, j’espère avoir la chance de le voir. Si vous voulez en savoir plus, IndieWire a écrit à ce sujet. À lire en cliquant juste ici.

Kefilwe Mabote: l’influenceuse sud-africaine récompensée !

Cela fait quelques années déjà que je suis Kefilwe Mabote (au centre de l’image), et je dois dire qu’elle a vraiment mis tout en oeuvre pour se construire une carrière d’influenceuse Mode en Afrique du Sud. Là où certains la cantonnaient principalement à des cancans liés à son statut de « jet-setteuse et femme de« , Kefilwe a pu se promouvoir à-travers son métier de « Wardrobe Stylist » (voir plus haut), mais surtout, elle a su comment tirer profit d’Instagram en investissant dans ses looks, des photos de qualité, sans oublier la curation de son contenu… et les marques n’ont pas tardé à la contacter pour des collaborations. C’est donc sans grande surprise qu’elle a remporté le prix de l’Influenceuse numérique de l’année 2018 lors des GLAMOUR Women of the year Awards, une cérémonie annuelle organisée par l’édition sud-africaine du célèbre magazine féminin Glamour. Félicitations à elle, c’est mérité ! J’espère tout de même qu’elle fera le saut de la télévision, je la vois très bien comme chroniqueuse ou si elle en a la carrure/volonté, à la tête de sa propre émission. Affaire à suivre.

M-Pesa, le deal avec Western Union

Récemment, je vous parlais d’une marque de café éthiopienne qui partait à la conquête du marché chinois. Cette fois, on reste dans la même dynamique mais il s’agit d’un autre pays de l’Est du continent: le Kenya. M-Pesa, leader régional du mobile money, s’est associé à Western Union. En somme, il est désormais possible d’envoyer et recevoir de l’argent par M-Pesa depuis n’importe où dans le monde, et cela comprend même la possibilité de recevoir de l’argent par virement bancaire. C’est clairement un pas dans la bonne direction, même si je suis curieuse de connaître les tarifs de ce service.
Pour en savoir plus sur ce deal avec Western Union, rendez-vous sur le site de Safaricom (opérateur mobile propriétaire de M-Pesa) en cliquant ici.

Les stylistes africains qui ont habillé les plus grandes stars internationales

En français, « Designer » et « Styliste » ont souvent la même signification dans l’esprit de la plupart des gens. Or, ce sont parfois deux métiers complémentaires certes, mais très différents. Les premiers sont des créateurs dont le métier et de concevoir des vêtements lorsque les deuxièmes ont pour principale mission d’habiller des personnalités ou des mannequins pour différentes occasions (événements, pochettes d’album, publicités etc). Ce métier est encore très peu développé en Afrique francophone et c’est un vrai problème, notamment pour les professionnels de communication, mais j’aurais l’occasion de revenir sur ce sujet. En attendant, le site The Culture Trip a fait une petite liste de « Wardrobe Stylist » (la véritable appellation en anglais) d’origine africaine qui ont habillé les plus grandes stars internationales. À découvrir ici.

Un film asisatique entretient un cliché sur l’Afrique

La semaine dernière, en me promenant sur Twitter, je suis tombée sur un tweet évoquant un film chinois dans lequel le héros sauvait des africains d’une guerre. Ce tweet parlait du fait qu’après les occidentaux, ce soit désormais au tour des chinois de se mettre en scène tels des sauveurs d’un continent africain qui n’arrive décidément pas à se prendre en charge tout seul. Ce tweet a attisé ma curiosité et j’ai donc décidé de regarder le film en question et pour cause: la ChinAfrique a désormais largement dépassé le simple cadre économique, cette relation comprend aussi un volet social, linguistique, culturel.

Je ne vous l’apprends pas, une superpuissance économique se doit également d’occuper et façonner les imaginaires et comme les États-Unis ou la France, la Chine l’a bien compris et n’hésite pas à le faire de manière peu subtile.

Le fameux film, donc. Le titre: « Wolf Warrior 2 ». Ne vous attendez pas à du cinéma d’auteur, on est plutôt dans une vision asiatique du blockbuster américain typique, avec un héros solitaire, animé par le désir de vengeance et accessoirement très doué avec les armes à feux. Par souci de concision, je ne vais pas rentrer dans trop de détails mais le film (ou plutôt son 2eme chapitre) se déroule sur le continent africain et comment dire… C’est aussi cliché que ce à quoi je m’attendais. On a, en gros:
– un rappel lourdingue sur l’importance du nationalisme et de l’amour de son pays (propagande patriotique en veux-tu, en voilà)
 un jeu d’acteur qui n’est pas loin de rappeler les pires films de Nollywood
– des effets spéciaux qui ne sont pas du meilleur effet (et notamment une tendance à faire gicler à l’écran un liquide qui était censé ressembler à du sang mais qui n’en a ni la couleur, ni la texture)

– et bien sûr, un ramassis de clichés/stéréotypes sur les africains avec (morceaux choisis) « les femmes africaines sont chaudes« , « les africains, il leur suffit leur tam-tam et du feu, et ils oublient leurs soucis« . Si si, je vous assure, c’est ce qui est (entre autres) dit dans le film.

Je passe sur le fait dont l’Afrique est démontrée de manière globale mais quelle occasion manquée.
Ce film, qui aurait pu être le premier symbole culturel de la ChinAfrique actuelle, a surtout été conçu pour promouvoir l’image d’une Chine conquérante qui dame le pion au rival américain. Quand on sait que ce film a pulvérisé les records dans les salles chinoises (30 millions de dollars de budget de production pour 900 millions de dollars de recettes), il faut penser au nombre de personnes qui auront reçu le message disséminé en arrière-plan.
C’est de bonne guerre, ceci dit. On ne peut pas leur reprocher de se donner le bon rôle. La question est plutôt de savoir quand est-ce que l’Afrique, elle aussi, pourra se placer sur la scène internationale pour raconter le monde vu de son angle à elle ?

Dans tous les cas, si vous souhaitez tout de même jeter un coup d’oeil à Wolf Warrior 2, il est disponible en streaming sur les sites habituels. Le film dure 2 heures, donc assurez-vous que vous n’ayez rien de plus important à faire.

Les célébrités nigérianes s’exportent !

Vous l’avez entendu il y a quelques jours maintenant: Kanye West s’est rendu en Ouganda pour enregistrer son nouvel album. Pour ceux qui, comme moi, ont suivi la saga D’Banj chez GOOD Music (pour rappel: la popstar nigériane D’Banj avait signé sur le label de Kanye en 2011 mais le rappeur ne s’est jamais vraiment investi dans la promotion de D’Banj), c’était assez ironique de voir Kanye danser sur de l’Afrobeats… voire citer Fela Kuti.

Autant dire que plus les célébrités musicales nigérianes s’exportent, moins il devient nécessaire pour ces dernières de s’appuyer sur leurs collègues internationaux pour exister. Et tant mieux !

À ce sujet, je vous conseille vivement de lire cet article du média nigérian The Native sur le sujet. L’avis est tranché mais je suis totalement d’accord avec la plupart de ce qui y est dit.

Un festival de cinéma africain en ligne !

Dans ma newsletter du 27 mars dernier, je vous parlais de Cinéwax, une association qui oeuvre pour la diffusion des oeuvres cinématographiques africains. L’organisation a récemment la tenue de son 1er festival virtuel dédié au cinéma africain. Il s’agit du premier festival de films africains en ligne organisé simultanément dans 15 pays. Nommé le « Online African Film Festival », il aura lieu du 15 novembre au 15 décembre. Vous pourrez regarder une sélection pointilleuse de fictions de plusieurs pays africains, depuis votre ordinateur et ce, pour un tarif unique (comme lors d’un « vrai » festival).
Je trouve l’idée et le concept géniaux et j’ai hâte de découvrir la sélection des films lors de l’avant-première qui aura lieu à Abidjan le 19 novembre prochain.
Pour plus d’informations, vous pouvez consulter le site ou leur page Facebook.

« Garden of Coffee », le café venu d’Ethiopie vise un nouveau territoire: la Chine

En matière de grande distribution ou de Retail, très souvent, dès qu’on parle expansion et Afrique, le mouvement se fait de l’extérieur vers l’intérieur… plus rarement dans l’autre sens, et c’est ce qui a retenu mon attention la semaine dernière en tombant sur le cas de Bethlehem Tilahun Alemu. Cet entrepreneur éthiopien a créé « Garden of Coffee« , un établissement mais surtout une marque de café à 100% conçue sur place et employant une vingtaine d’employés. Alors que l’entreprise s’exporte déjà pas mal en vendant ses produits dans 20 pays à l’international, Garden of Coffee a désormais un territoire – et pas des moindres – en vue: la Chine !
En effet, Bethlehem Alemu ambitionne d’ouvrir pas moins de 100 cafés à-travers tout la Chine, en plus de populariser de nombreux services liées à la consommation du café de sa marque. Pour une fois qu’une entreprise africaine part à la conquête du marché chinois, ça vaut quand même la peine de s’y attarder. Vous pouvez en apprendre plus dans cet article de Quartz Africa en cliquant ici.
Ça va sans dire, on souhaite bon courage à Bethlehem et son entreprise, peut-être qu’elle ouvrira la voie à d’autres entreprises/marques africaines.

Couleur Concept: nouvelle adresse shopping à Abidjan

On commence cette semaine avec l’ouverture d’un nouvel espace shopping à Abidjan: Couleur Concept. Lancé par Fabienne Dervain – jeune entrepreneure à qui l’on doit déjà le célèbre coffee shop abidjanais Couleur Café – cette boutique située sur la Rue des Jardins (Cocody) est un multimarques exclusivement dédié aux créateurs africains, notamment nigérians et ivoiriens. Au menu: une sélection de bijoux, tops ou encore robes pour les dames et des chemises pour ces messieurs. Je n’ai pas encore eu l’occasion d’y faire un tour mais je souhaitais déjà vous en parler et féliciter Fabienne pour cette nouvelle aventure entrepreneuriale !
Pour plus d’informations, rendez-vous sur le compte Instagram du magasin en cliquant ici.