Spotify fait son entrée sur le contient africain

Vous l’avez peut-être appris la semaine dernière mais le géant mondial du streaming Spotify a fait son entrée sur le continent africain, en lançant son service en Afrique du Sud. Ils devraient dévoiler – plus tard cette année – les prochains pays africains où ils comptent ouvrir mais il y a de fortes chances qu’il s’agisse du Kenya, du Nigeria et de la Côte d’Ivoire (d’après les informations que j’ai pu glaner). À cette occasion, j’ai décidé de réactiver mon compte Spotify et y concevoir des playlists qui représentent un peu tout ce que j’écoute au quotidien. Je les posterai progressivement mais on ouvre le bal avec « Afroswing Flavor« , une liste de mes 20 titres favoris issus de la scène musicale afro au Royaume Uni. Cette liste est bien sûr susceptible au fur et à mesure, donc n’hésitez pas à vous y abonner si vous êtes sur Spotify.
À écouter en cliquant ici.

Le camerounais A.N.G a sorti « Obrigado – Côté Sud »

C’est probablement une tendance qui passe inaperçu auprès de ceux qui ne surveillent pas l’industrie musicale de près, mais l’influence de la musique urbaine d’Amérique latine – et particulièrement du Brésil – se propage petit à petit à-travers le monde. D’abord l’apanage des cercles de « hipsters » et d’artistes underground, les influences tropicales de la Funke Carioca se propagent désormais dans le Rap international… et le succès mondial du tube « Bum Bum Tam Tam » de MC Fioti (remixé notamment par l’américain Future ) n’a fait qu’accélérer le process.

La semaine dernière, le rappeur-producteur camerounais A.N.G (installé à Londres) a sorti « Obrigado – Côté Sud« , un mix d’une quinzaine de minutes où des classiques et hits récents sont remixés à la sauce brésilienne. Je recommande de l’écouter et télécharger, ça devrait (au moins) vous faire bouger la tête.

« Obrigado – Côté Sud » est en téléchargement gratuit en cliquant ici.

Le « Nigerian International TV Summit » et le MIPTV 2018, c’est bientôt !

Deux événements qui devraient intéresser toute personne intéressée par le secteur de l’audiovisuel africain.
Tout d’abord, Paris accueillera les 13 et 14 avril prochains, le « Nigerian International TV Summit« . Il s’agit en somme d’un salon dédié au contenu TV, Web et Cinéma du Nigeria à l’export. Nollywood ayant déjà prouvé son attrait auprès des populations de la diaspora, je pense qu’il serait interessant de se rendre à cet événement pour networker et pourquoi pas, vous faire des contacts dans l’industrie du divertissement du Nigeria qui aujourd’hui, commence à sérieusement chercher à (mieux) s’exposer à l’étranger… Notamment dans des marchés/pays qui lui sont moins familiers comme les pays francophones. Plus d’informations en cliquant ICI.

Par ailleurs, du 9 au 12 Avril 2018, Cannes accueillera la semaine la plus attendue de toute l’industrie TV avec le MIPTV 2018Reed Midem poursuit sa valorisation des contenus venant d’Afrique avec le pavillon panafricain. Cette zone est l’opportunité idéale pour les entreprises Africaines de l’industrie TV de participer au marché international des contenus télévisés et digitaux.  Les sociétés africaines pourront bénéficier d’un espace privilégié au sein du pavillon Creative Africa pour acheter et/ou vendre des contenus et développer leurs partenariats.

Les professionnels des médias télévisés africains participant au MIPTV et inscrits sous le pavillon pourront bénéficier d’une remise de 50% par rapport aux tarifs en vigueur.

Dates limites d’inscription :
9 Mars 2018, pour les exposants et sponsors
9 Avril 2018, pour les badges visiteurs

POUR PLUS D’INFOMATIONS
Fatima Tambadou / +33 1 79 71 99 43

Une interdiction d’importation de fripes ?

Le légendaire adage selon lequel il n’y aurait pas d’amitiés entre les pays mais uniquement des intérêts, se confirme une fois de plus. Plusieurs états d’Afrique de l’Est sont dans un bras de fer avec les États-Unis concernant l’interdiction d’importation de fripes/vêtements de seconde main. D’une part, les gouvernements rwandais, tanzaniens et ougandais souhaitent interdire ces importations dès 2019, afin de booster leurs industries textiles respectives. D’autre part, les US rappellent que l’import des fripes en question rentre dans le cadre d’un accord (l’AGOA) qui permet également aux pays d’Afrique de l’Est de pouvoir exporter aux US sans paiement de frais de douane. Cet argument à lui seul a suffit d’ailleurs à faire reculer le Kenya, puisque les États-Unis sont le 3ème marché d’exportation du pays. Vous pouvez lire deux articles un peu plus détaillé sur cette affaire en français ou en anglais.

Mon commentaire:
Dans ce type de situations, il est important de garder la tête froide. Bien sûr, c’est un peu choquant que les US donnent des « ultimatums » à des pays africains, on peut y avoir un arrière-goût de néo-colonialisme, sauf qu’il s’agit simplement de business… et les rapports de force sont un passage quasi obligé. Ensuite, il faut bien reconnaître que l’interdiction des fripes est certes une aubaine pour l’industrie textile locale mais… est-ce que celle-ci est prête à prendre le relais ? Quelles sont les mesures mises en place pour que les fabricants locaux puissent répondre à la demande, surtout à des prix aussi bas/compétitifs que ceux de la fripe ? Quelles sont les mesures mises en place pour contrecarrer l’éventuel marché noir qui va irrémédiablement se mettre en place ? Le Rwanda et l’Éthiopie sont en train de se positionner sur le textile depuis quelques années, notamment en créant des zones franches à des conditions avantageuses pour les fabricants étrangers, sans oublier les formations afin d’avoir des personnels qualifiés. Mais est-ce qu’ils ont déjà atteint la masse critique suffisante pour répondre aux besoins de toutes leurs populations respectives ? Je suis assez sceptique. Que doit-on faire ? À mon humble avis, une transition est préférable.
Étant donné le faible pouvoir d’achat mais aussi, de la croissance d’une classe moyenne qui peut se permettre de dépenser un peu plus en habillement, il faudrait sur une période de 5 à 10 ans, commencer à réduire les importations progressivement tout en appuyant l’essor d’un ou plusieurs fabricants locaux. La « conversion » se fera plus facilement ensuite. Je crains qu’une coupure nette et simple sans plan très solide ne crée un vide dans le marché… Et on le sait, la nature ayant horreur du vide, cela va créer des marchés parallèles et encore plus informels.

Dans tous les cas, je surveille cette affaire de très près car si d’autres pays d’Afrique subsaharienne ont annoncé également vouloir en finir avec les fripes, seule la zone Afrique de l’Est semble la plus déterminée à en faire une réalité.

Découvrez « Smart Magazine »

J’ai récemment découvert SMART Magazine. Édité par HOMEDIA, il s’agit d’un mensuel destiné à une cible urbaine, éduqué et probablement cadres en entreprise ou entrepreneurs. J’ai pu feuilleter le numéro de février, qui était assez intéressant sur les salaires moyens touchés par les cadres au Cameroun, le tout appuyé par une enquête auprès de cette cible. J’ai également apprécié la page news (qui gagnerait selon moi à être élargie), ainsi que le côté Pratique de la publication (agenda événementiel, numéros de secours etc…). Bon point aussi pour l’inclusion des réseaux sociaux via différents « Call to Action », comme on dit dans le jargon.
Je recommande donc d’y jeter un coup d’oeil si vous êtes au Cameroun.
Plus d’informations sur le site web du média.

Des artistes africains associés à l’écriture de l’hymne de la coupe du monde

La Coupe du Monde de football aura lieu cet été en Russie, et comme d’habitude, qui dit Coupe du Monde, dit Hymne…notamment financé par Coca Cola, un des sponsors majeurs de l’événément. Pour cette édition 2018, le géant des boissons gazeuses a sélectionné Jason Derulo…et le rappeur sud-africain Cassper Nyovest pour composer le titre. Intitulé « Colors », d’autres artistes africains (issus d’Éthiopie, de Tanzanie et du Mozambique) sont également associés à l’écriture de cet hymne. « Colors » devrait sortir le 16 mars. Ceci dit, je me demande encore si Coca Cola a prévu de faire plusieurs collaborations artistiques de ce genre selon les zones du continent, ou s’il s’agit de l’hymne qui sera appliqué pour tous les pays/marchés où la marque est distribuée.. On le saura bien vite.

« Xperience Okana », une caravane de dégustation de cocktails à Abidjan

OKANA l Bar Nomade est une société créée par Bénédicte Mendy (élue meilleure bartender de Côte d’Ivoire en 2016) et offrant des services mobiles haut de gamme de cocktail, vins et spiritueux à la disposition de clients institutionnels et de particuliers, lors de leurs évènements privés ou professionnels.

Le 24 février 2018 à partir de 18h, la structure lance « Xperience Okana », un parcours de saveurs à travers la ville d’Abidjan, avec pour première étape un évènement à l’Espace Welly, (Abidjan, II Plateaux, Boulevard Latrille, face VIP NET). Ce nouveau rendez-vous mensuel conviera les Abidjanais dans un lieu de la ville pour une expérience originale : savourer en avant-première les créations cocktail d’OKANA accompagnés de mets délicieux, participer à un atelier cocktail ou encore apprécier une dégustation de vins ou de spiritueux. Les convives seront amenés à (re)découvrir les ingrédients des Terroirs Africains grâce aux compositions (sirop de bananes braisées, essence de kola, rhum fat washed à l’huile rouge) de Bénédicte Mendy.
Pour plus d’informations ou vous inscrire: Facebook ou par téléphone au +225 75 33 93 36.

Que pensez-vous de Black Panther ?

J’ai été voir « Black Panther » la semaine dernière. J’en suis sortie avec un enthousiasme aussi mesuré qu’avant la projection… sinon plus.

Convaincue de la nécessité culturelle (et sociale) d’un tel film, j’ai été moins emballée par le long-métrage en lui-même. Bien sûr, en tant que femme aux origines africaines, j’étais ravie de regarder un film de super-héros où les femmes (noires) sont dans des rôles décisifs et non-stéréotypés. Mais je n’ai pas trouvé ce film incroyablement divertissant. Chorégraphies de combat basiques, des incohérences dans le montage final (les relations entre Okoye et W’kabi ?), absence de charisme du souverain de Wakanda… Bref, je suis vraiment restée sur ma faim. Par contre, l’intrigue était intéressante sur les questions de responsabilité, des rapports complexes entre les noirs et les blancs, puis entre africains et afro-américains et enfin, entre africains.

J’ai commencé à rédiger un article mais rien que l’introduction faisait déjà deux pages Word (Lol !). Je me suis donc résolue à plutôt enregistrer une conversation avec mon pote (et spécialiste de films MarvelMoulaye (avec qui j’ai été voir le film). On n’a pas pu balayer toutes les réflexions qu’on a échangé en sortant de la salle mais on a évoqué la plupart dans le podcast (sur le besoin de représentation, sur les talents de Ryan Coogler, sur les responsabilités de Wakanda à l’égard des populations noires dans le monde...).

Attention: il y a beaucoup de spoilers, donc l’écoute est à vos risques et périls !

Rendez-vous sur le podcast en cliquant ICI

Un livre sur le WAX

Le tissu wax cristallise les débats depuis des décennies et pour cause: fabriqué en Hollande mais porté en Afrique, la question de sa propriété a tendance à crisper les uns et les autres.
Avant d’avoir un avis arrêté sur la question, il faudrait déjà s’intéresser à l’histoire et la genèse du tissu, ses caractéristiques techniques et son intégration dans la culture ouest-africaine. En ce sens, j’ai commencé la lecture du livre « WAX & CO: Anthologie des tissus imprimés d’Afrique« . Publié aux éditions La Martinière et sorti en septembre 2017, ce livre est écrit par Anne Grosfilley, anthropologue et spécialiste du tissu wax (elle a déjà écrit d’autres oeuvres sur le sujet tel qu’Abécédaire du wax et l’Afrique des textiles). En dehors de ce dernier d’ailleurs, le livre – parsemé de belles photos – propose également l’histoire des autres tissus/motifs emblématiques du continent comme le Shweshwe ou le Bazin. Je n’ai pas encore fini de le lire, mais j’ai déjà appris pas mal de petites choses.
Le livre est disponible sur Amazon et à la FNAC.

Maybelline recrute des influenceuses afro pour la St Valentin

Le recours aux influenceurs pour communiquer sur un produit/service commence à se formaliser dans la sphère afro, bien qu’on accuse encore un retard assez conséquent sur l’Occident dans le domaine. Cette semaine, j’ai décidé de m’attarder sur deux campagnes:

– le département Afrique de la marque Gemey Maybelline a réalisé une campagne (exécutée par le photographe-maquilleur Mario Epanya) avec les 4 blogueuses afro-françaises que sont CeriseDailyMyDiaryDelightLesCurls et MbemDifora. En parallèle de la publication des visuels, un jeu-concours a été organisé sur la toile. Je dois avouer que je me suis interrogée sur le choix des blogueuses… pour une campagne destinée au continent africain. Un mix avec des influenceuses locales (notamment ivoiriennes, sénégalaises ou camerounaises) aurait peut-être fait un peu plus sens. Néanmoins, les visuels sont vraiment sympas donc bravo !

– L’office du tourisme marocain ainsi que la compagnie aérienne marocaine ROYAL AIR MAROC ont sélectionné plusieurs influenceurs et créateurs de contenu africains pour une campagne d’influence censée vendre la destination Maroc. La créatrice Adama Paris(Sénégal), la consultante Mode Scheena Donia (France-Gabon), la fondatrice d’AYANA Webzine Amie Kouamé (Côte d’Ivoire) ou encore la blogueuse sud-africaine Kwena Says faisaient partie du voyage. Vous pouvez voir un résumé visuel de cette campagne sur Instagram en cliquant ici et sur Facebook en cliquant .

« Sponsor », un des derniers hits d’Ebony Reigns

Cette semaine, ma recommandation musicale est le titre « Sponsor« , un des derniers hits d’Ebony Reigns. J’ai découvert cette artiste l’année dernière, et elle me semblait bien partie pour s’imposer rapidement sur la scène dancehall au Ghana, à l’instar de sa collègue et ainée Kakiee. Quel choc d’apprendre que la jeune femme d’à peine 20 ans a perdu la vie dans un accident de voiture tragique il y a quelques jours. Les circonstances de son décès comme les nombreuses rumeurs/superstitions sur l’origine mystique de sa mort éclipsent malheureusement le fait qu’elle était d’abord une artiste prometteuse dans son domaine et qu’on ne saura jamais ce qu’elle aurait pu devenir… Qu’elle repose en paix.

Un cycle de rencontre organisé autour de l’Afrique

Si vous êtes en région parisienne, je vous recommande – pour ceux/celles que ça intéresse – d’assister à une des rencontres organisées autour de l’Afrique par mon très cher Ghislain Tchuisseu à l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm. Je n’ai pas encore eu la chance d’y assister mais j’en entends le plus grand bien, et qui plus est, une liste de livres/documents à lire est disponible après chaque événement, histoire de renforcer vos connaissances sur le sujet abordé. Vous avez également la possibilité d’animer une des rencontres si vous le souhaitez.

Pour plus d’informations, cliquez ici