EbonyLife ON, de la concurrence pour iROKO TV

Jadis principale plateforme en ligne pour quiconque souhaitait regarder des fictions nigérianes, iROKO TV a désormais un peu plus de soucis à se faire puisque deux pointures des médias – et pas des moindres – ont lancé leurs sites de streaming ces derniers jours. Il y a d’abord Linda Ikeji TV, dont je vous ai parlé plusieurs fois ici. La célèbre blogueuse Gossip devenue Entrepreneure Média et productrice a mis son site en ligne courant juin 2018 et en une semaine, elle a obtenu près de 10.000 téléchargements payants via Android. Est-ce beaucoup ou pas assez compte tenu de sa notoriété ? Difficile à dire, il y a des arguments pour ou contre. Toujours est-il que j’ai souscrit à la plateforme afin d’en explorer le contenu. Mon avis ? Bonne surprise aussi bien au niveau de la qualité de production (je m’attendais vraiment à pire) que dans la segmentation. Il y en a pour tous les goûts, de la ménagère à la Working Girl en passant par les amateurs d’entrepreneuriat.
Je recommande  les shows « Gidi Girls » et King Tonto » (pour ceux qui sont familiers avec l’actrice Tonto Dikeh). Pour celles qui sont branchées développement personnel, il y a Life Lessons qui est pas mal, même si j’attends d’en voir plus pour trancher.

Autre lancement effectif depuis le 1er juillet: EbonyLife ON. Il s’agit de la plateforme de vidéo à la demande conçue par EbonyLife TV, qui se décrit comme le « BET version africaine ». La chaîne appartient au groupe EbonyLife à qui l’on doit notamment les blockbusters nigérians « The Wedding Party » et Fifty (dispos sur Netflix) ou encore « Royal Hibiscus Hotel » (disponible sur Amazon Prime). Là aussi, j’ai payé un abonnement afin de voir la nouvelle production-phare du groupe: « Castle & Castle ».
Il s’agit d’une série apparemment inspirée du show américain « Suits », dans laquelle on retrouve un couple à la tête d’un cabinet d’avocats plein de rebondissements. Qualité de production (image, son, décor, makeup..), casting au point (bien que ce soit toujours les mêmes acteurs que l’on voit et revoit) et intrigue plutôt bien amenée sont au coeur du premier épisode. Autant dire que je vais clairement suivre cette série de près.

Dans l’ensemble, si je devais comparer, je dirais que Linda Ikeji TV est clairement destinée à une cible large et populaire, d’où le bas prix et la variété du contenu disponible. Quant à EbonyLife ON, on s’adresse ici à une cible vraiment plus premium, avec des standards internationaux et un pouvoir d’achat au-dessus du nigérian moyen. Les deux extrêmes sont donc couverts, à vous de voir ce qui vous plaira.

Quand le Cube Maggi lance sa websérie panafricaine

Maggi, une des marques-phares du groupe Nestlé en Afrique, s’apprête à lancer sa propre websérie. Intitulée « Yelo Pèppè » (« Piment jaune » en pidgin, un créole anglais parlé dans plusieurs pays africains anglophones), il s’agit d’une fiction dans laquelle plusieurs personnages féminins sont confrontées à des situations intrigantes dans leurs vies de couple. Du drame, du rire et.. de la cuisine, bien sûr, contenu promotionnel oblige. Réalisée (selon mes infos) par le groupe Publicis, cette série a été réalisée par Shirley Frimpong-Manso au Ghana et comprend un casting panafricain avec notamment Anita Erskine (égérie VLISCO et célèbre animatrice-actrice au Ghana que j’aime BEAUCOUP)Aurélie Éliam (actrice ivoirienne), Ade Laoye (actrice nigériane) et Céline Fotso (fondatrice du média camerounais Je Wanda Magazine).
« Yelo Pèppè » sera exclusivement diffusée sur Facebook et Youtube à partir du 20 juin. Étant plutôt familière du travail de Shirley Frimpong-Manso, je sais déjà plus ou moins ce que je vais y trouver mais j’y jetterai clairement un coup d’oeil.

« Like & Share » réunit les influenceurs camerounais

Ces dernières semaines, j’ai beaucoup parlé des influenceurs ivoiriens, nigérians ou encore sud-africains. Une fois n’est pas coutume, on va parler des influenceurs au Cameroun et pour cause: un événement réunissant à la fois des web-comédiens et jeunes artistes de musique urbaine aura lieu à Douala très bientôt. Intitulé « Like & Share » (allusion plus qu’évidente aux réseaux sociaux), l’événement réunira entre autres le duo Pakgne, deux jeunes camerounaises qui font le buzz sur la toile avec leur web-série éponyme (apparemment rachetée par la chaîne TV Vox Africa), l’humoriste camerounais Moustik Karismatik (un comédien qui excelle en termes de présence sur Youtube et Facebook), les rappeurs KO-C et Minks… Et en guest star, Axel Merryl, star des réseaux sociaux à Dakar (voire même hors du Sénégal) ainsi que Jojo Le Comédien.
Cet événement me rappelle un événement similaire organisé à Abidjan plus tôt cette année, la « Teen Out Party »(dont j’avais parlé dans cette newsletter) avec en invités les influenceurs français Jaymax et Pembe Cherole entre autres. Malheureusement, des soucis d’organisation et de communication ainsi qu’un prix bien trop élevé (25.000F l’entrée) ont gâché la réussite de cette rencontre. Du côté de « Like & Share », je trouve que les organisateurs ont été bien plus réalistes en mettant une grille de tarifs allant de 3000F à 10000F maximum.
C’est une belle tentative en tout cas de donner leur chance à ces stars de la toile la possibilité de passer du virtuel au réel. Je suis curieuse de savoir combien de personnes cet événement sera capable de drainer… Réponses les 28 et 30 juin 2018. Pour plus d’informations, les contacts sont sur le visuel.

« Etudiants »: sujet sur le quotidien des étudiants Africains en Tunisie

Ils s’appellent BlamassiHervéJanista ou encore Aboubacar. Originaires du Gabon et de la Côte d’Ivoire, ils font partie des quelques 7500 personnes recensées comme étant venues d’Afrique subsaharienne pour poursuivre leurs études en Tunisie. Dans un reportage vidéo et écrit, ils se sont livrés sur leurs espoirs et déceptions, mais également sur le racisme latent dont les étudiants noirs peuvent faire les frais au Maghreb (j’ai déjà eu d’ailleurs à entendre pas mal de témoignages de proches à ce sujet). Le web-magazine tunisien leur a donc consacré ce sujet nommé « Étudiants« , que je vous recommande de lire en cliquant ici.

BBC réalise un documentaire sur le Trokosi au Ghana

Brigitte Sossou Perenyi est une jeune femme qui, à l’âge de 7 ans, a été victime de trafic humain. De son Togo natal, elle s’est retrouvée déportée au Ghana, où elle est devenue victime du « Trokosi ». Une vieille pratique qui consiste à enfermer filles et femmes dans des temples où elles deviennent des esclaves à vie, dans le but de réparer les erreurs/péchés de leur famille. Ceux qui me lisent souvent doivent savoir déjà ce que je pense de la dite pratique donc je vais vous épargner mes commentaires et vous recommander de regarder ce documentaire de 25 minutes réalisé par la BBC. Dans ce sujet, Brigitte retourne sur les lieux 20 ans plus tard et retrouve notamment Christiana, une autre victime du « Trokosi ». Je préviens, sortez les mouchoirs parce que le moment des retrouvailles est à la fois beau et terriblement triste à regarder, tant on lit encore le traumatisme sur les visages.
Pour en savoir un peu plus, vous pouvez checker l’article en français en cliquant ICI ou regarder l’intégralité du documentaire en anglais en cliquant LÀ.

Mon podcast !

Pour finir, j’ai enregistré un podcast (court, pour une fois), sur un sujet assez récurrent : la musique afro est tendance en France, notamment portée par des français d’origine africaine, mais on observe très peu de collaborations de manière générale entre artistes afro-français et artistes africains. Il y a bien sûr des raisons très évidentes pour expliquer que ces « featurings » ne soient pas naturels, mais il y a aussi – et c’était le point de mon podcast – une forme de double-discours… Avec des artistes qui choisissent de ne valoriser le continent africain que parce que c’est tendance, sans avoir d’attachement particulier pour l’Afrique. À quoi cela s’observe ? À comment ils se comportent quand ils viennent en concert sur le continent, où ils reproduisent – peut-être inconsciemment – les mêmes choses qu’ils reprochent aux français blancs/caucasiens de faire : caprices, remarques déplacées, refus de rencontrer leurs « collègues » locaux, cachets multipliés par 2 ou 3 par rapport à ce qu’ils touchent en France etc… À nouveau, mon podcast ne cherche pas à accuser une personne en particulier mais à dire ouvertement ce que bon nombre d’artistes/Rappeurs locaux pensent tout bas… Et ce, basé sur ma propre expérience dans le domaine. Pour écouter le podcast, vous pouvez cliquer ici.

Le Cameroun a sa version de Shark Tank

Si la télé-réalité reste un format très prisé côté francophone, l’entrepreneuriat n’est pas encore un angle très abordé dans les émissions, au détriment du divertissement pur. Mondialement connue (et adaptée dans plusieurs pays), « Shark Tank » est une compétition télévisée à succès dans laquelle une sélection de jeunes entrepreneurs doit convaincre un jury constitué d’investisseurs et personnalités du monde du business. En Asie, l’émission s’intitule « Dragon’s Den »… et il semblerait qu’au Cameroun, elle portera le nom de « Lion’s Cage » (bon choix de nom, au passage). Il me semble que Shark Tank et ses adaptations officielles soient la propriété de Sony Pictures. Je ne suis donc pas certaine que la version camerounaise ait une autorisation formelle de la part de Sony, mais dans tous les cas, j’y jetterai une œil. Il n’y a pas encore d’heure de diffusion mais le diffuseur est connu et il s’agit de la chaîne Équinoxe TV. Pour ce qui est des membres du jury, on y retrouve quelques têtes connues telles que Churchill Mambenanje(entrepreneur et fondateur de la startup Njorku) ou encore le chanteur Numerica. Et enfin, concernant les candidats, ils seront 9 à s’affronter avec 2 millions de FCFA (3000€) à la clé.
Première diffusion prévue le 25 mai 2018. Pour regarder le teaser de l’émission, cliquez ici.

La blogueuse nigériane Linda Ikeji aura sa propre chaîne TV

Après avoir ouvert cette année sa propre société de production audiovisuelle, ainsi qu’une chaîne Youtube, la célèbre blogueuse nigériane Linda Ikeji (si vous ne savez pas qui elle est, rendez-vous sur cet article que je lui ai consacré) va avoir sa propre chaîne TV l’an prochain. Cette chaîne, qui sera disponible en ligne mais aussi à la télévision via Dstv (le principal distributeur de chaînes télévisées en Afrique anglophone), sera axée Divertissement, pour rester en phase avec la ligne éditoriale de la blogueuse. Et parmi les programmes qui seront diffusés, on retrouvera beaucoup d’émissions de Télé-Réalité dont une, que Linda Ikeji a dévoilé la semaine dernière: « Oyinbo Wives of Lagos » que l’on peut traduire par « Les Femmes des Blancs de Lagos« . Comme son nom l’indique, cette émission va suivre le quotidien (probablement mis en scène) de six femmes qui ont épousé des hommes blancs. Rien qu’à en juger par l’affiche (et le titre), on voit bien sûr les références de la production: « Basketball Wives » ou encore « Real Housewives« , des émissions de télé-réalité afro-américaines qui ont pignon sur rue. Autre détail qui a attiré mon attention: la majorité du casting a le teint clair (ou décapé). Donc, je résume: des femmes claires mariées à des blancs, un lifestyle assez bling bling et des « dramas » comme seules les télé-réalités savent en fabriquer… Y a pas de doute, l’émission (si bien produite) devrait faire un carton auprès de l’audience nigériane. Je vous en reparle dès que j’ai une date (ou un lien) de diffusion.