Castle Lager contre le racisme

On démarre cette semaine avec la marque de bière Castle Lager, qui a décidé de prendre position dans une affaire de racisme très médiatisée le mois dernier. En effet, le présentateur sportif Ashwin Willemse (sur la chaîne Supersport) a décidé – en pleine émission live – de partir du plateau pour exprimer sa colère d’être méprisé par ses deux collègues blancs. Dans une Afrique du Sud où les tensions sociales et raciales sont encore présentes, l’affaire n’a pas tardé à faire grand bruit avec les pour et les anti Ashwin. En tant que sponsor du championnat national de rugby, Castel Lager a donc décidé de s’exprimer sur la controverse… en annonçant la commercialisation de bouteilles de bière sans étiquette.

D’après eux, il s’agit d’un « geste de soutien envers toutes les personnes qui sont jugées ou discriminées à cause de leur apparence, et aussi, de rappeler que l’Afrique du Sud est unie dans sa diversité« . Ça partait probablement d’un bon sentiment, mais puisqu’il n’y a aucune certitude que c’est bien le racisme qui était au coeur du scandale et non une simple mésentente entre co-animateurs, je trouve que cette prise de position de Castel Lager était prématurée. Et d’ailleurs, quand on lit les commentaires qui leur sont adressés sur Twitter, on se rend bien compte que leur démarche n’a pas forcément convaincu.
C’est toujours délicat pour une marque de grande consommation de prendre la parole sur des sujets aussi épineux que le racisme, mais le faire en y associant la promotion (même déguisée) de ses produits est encore plus borderline… et le bad buzz n’est jamais loin. Mais après tout, le bad buzz en ligne n’effraie plus grand monde depuis qu’on a vu que ça ne perturbait pas les ventes, parfois c’est même le contraire. Ceci explique sûrement cela.

L’ascension d’Asanda Sizani

Jusqu’ici rédactrice en chef des sections Mode et Beauté au sein du ELLE sud-africain, Asanda Sizani vient d’être fraîchement nommée rédactrice-en-chef de l’édition du GLAMOUR sud-africain. Cette fashionista, passée notamment par DESTINY et DRUM (deux magazines locaux très lus), aura la charge de repositionner GLAMOUR auprès de sa cible, à la fois dans l’édition papier et sur la toile. Dans un pays où les femmes noires sont encore très peu présentes à des postes à responsabilités dans les médias internationaux, cette nomination est plutôt la bienvenue… Surtout quelques mois après que le ELLE sud-africain ait été acquis par une femme noire, Khanyi Dhlomovéritable magnat des médias et propriétaire notamment du magazine DESTINY et co-fondatrice du concept store de luxe « Luminance« .
Asanda prendra ses fonctions dès le 1er juin, on lui souhaite donc bonne chance !

Black Coffee veut booster l’industrie musicale en Afrique du Sud

Connaissez-vous Black Coffee ? Il s’agit d’un des DJs africains les plus connus du monde. D’origine sud-africaine, il est régulièrement classé dans le top des artistes africains les plus fortunés, et lorsqu’on regarde ses tournées mondiales, on comprend vite pourquoi. Qu’il travaille avec Drake ou sur la bande originale du film Black Panther, Black Coffee est également un véritable leader culturel, et n’hésite pas à mettre son pays en avant dès qu’il le peut. À cette occasion, il a révélé récemment plusieurs plans pour booster l’industrie musicale de son pays. Tout d’abord, il s’apprête à ouvrir une école à Johanesbourg, sa ville natale. Celle-ci sera dispensera des cours de musique, d’art et de mode. Après l’ouverture de l’école, l’artiste prévoit de construire un bâtiment autour – qui sera conçu par Virgil Abloh, fraîchement nommé à la tête créative de Louis Vuitton – qui abritera magasins et restaurants. Et enfin, le célèbre DJ travaille actuellement au lancement de GongBox, un « iTunes africain » (comme il y en a des centaines déjà, je sais :D).

En somme, autant sur le plan de l’appli, je ne suis pas persuadée que ce soit nécessaire d’en créer une nouvelle (je recommanderai plutôt d’investir dans une app’ qui existe déjà), autant je trouve l’idée d’ouvrir une école géniale. En termes de personal branding, mais aussi d’impact local et d’héritage que Black Coffee va laisser, cela me semble une excellente initiative. Plus d’informations à ce sujet dès que l’école sera ouverte.

« Skin Bleaching Scandal »: les jeunes sud-africains et l’éclaircissement de peau

 

 

Southa Africa / Week 46

En 2016, la reporter britannique Tania Rashid s’est rendue en Afrique du Sud pour un reportage sur l’éclaircissement de peau chez les jeunes sud-africains. Je sais que le sujet n’est pas nouveau et que vous avez sûrement déjà regardé une dizaine de reportages de ce type, mais celui-ci a la caractéristique de montrer à quel point la pratique est en passe d’être banalisée… Comme le prouve l’attachée de presse de la rappeuse Mchoza, qui assume très clairement (sans jeu de mot) que sa cliente s’éclaircisse car « ça passe mieux à la télévision« .

« Skin Bleaching Scandal » est disponible en cliquant ici.

La sortie du film Zulu Wedding

CINÉMA / Afrique du Sud.

Avec le succès qu’a connu le film nigérian “The Wedding Party”, ce n’était qu’une question de temps avant que d’autres ne tentent de le dupliquer (et tant mieux !). Les sud-africains – qui font probablement les meilleurs films du continent d’un point de vue technique, mais peinent à les exporter – s’apprêtent à sortir un blockbuster réalisé en association avec Hollywood.

Intitulé “Zulu Wedding”, ce film raconte l’histoire de Lou, une chorégraphe sud-africaine résidant aux États-Unis et qui se retrouve fiancée traditionnellement à un roi sud-africain, suite à une dette ancestrale. La jeune femme, qui est contre ce mariage et amoureuse d’un américain nommé Tex, finit par rentrer en Afrique du Sud et se retrouve dans un méli-mélo comme on voit habituellement dans les comédies romantiques.

Du côté du marketing, une campagne Social Media a été lancée (#1MillionTicketsSold), afin de pousser le public à acheter ses places de cinéma pour voir le film. Cerise sur le gâteau (et le plus important pour moi): le film bénéficiera apparemment d’une sortie simultanée dans plusieurs pays africains. Si vous me suivez régulièrement, vous savez que je me plains souvent du fait que les films africains soient difficilement vus ou disponibles hors de leur pays de production, ce qui est en soi une aberration. Mais heureusement, cela commence à changer et j’ose croire qu’inclure des pays voisins dans la distribution des films africains va s’accentuer dans les prochaines années.

Pour “Zulu Wedding”, j’ai cru comprendre qu’il y aura des avant-premières dans plusieurs capitales africaines et sur le plan national, l’équipe marketing du film a prévu de faire des petits cinémas éphémères et itinérants, afin de pouvoir diffuser le film même dans des zones rurales et reculées d’Afrique du Sud où il n’y a pas de salles de cinéma. Autant dire qu’avec tout ça, il était inévitable que la sortie accuse du retard et pour cause: prévu pour le mois de février, la sortie du film a été repoussée au mois d’avril 2018. Ma foi, si ce retard permet de faire de ce long-métrage un succès national et panafricain, je veux bien patienter. Pour rappel, “Happiness is a four letter word” – un film que je vous avais déjà recommandé ici – est le film sud-africain qui détient le record du box-office. Est-ce que The Zulu Wedding ira plus haut ? Affaire à suivre.