Influenceurs et marques de wax en Côte d’Ivoire

 

Le marketing d’influence en Afrique francophone – notamment en Côte d’Ivoire – connaît une croissance ces derniers mois. On observe notamment un passage de plus en plus fréquent du web vers le réel pour une poignée de dits « influenceurs », même si pour l’instant, les cachets/contrats sont encore loins d’être mirobolants. Dans ce secteur, les marques de tissus WOODIN et UNIWAX (Groupe VLISCO) fait quasiment office de précurseur, plus qu’il y a un moment déjà qu’elle utilise célébrités et mannequins connus pour ses campagnes publicitaires. Avec de nouvelles collections tous les trimestres, il était important de pouvoir diversifier les égéries et c’est chose faite avec « Vogue », la nouvelle collection de Woodin.

 

Clairement destinée à une clientèle jeune et connectée, la marque a fait appel à deux web influenceuses ivoiriennes dans le domaine de la mode : Fanta Koné, du blog Fantastyck et Saraï D’Hologne (du compte Instagram Miiss_Coke). Les deux jeunes femmes ont été photographiées par le studio Klassy Films (qui réalise quasiment toutes les campagnes du groupe VLISCO en Côte d’Ivoire) et font l’objet d’une campagne digitale. Par ailleurs, des visuels ainsi que des vidéos ont été publiées en ligne, comme vous pouvez le voir ici. Félicitations à ces deux jeunes femmes qui brillent par la cohérence de leur ligne éditoriale, ainsi que la qualité (et la régularité) de leurs posts. Elles sont toutes deux des choix d’égéries on ne peut plus cohérents avec le positionnement et l’image de marque de Woodin.

 

TEXTILE / Diaspora – Kenya.

Pour avoir côtoyé le milieu de la mode afro depuis un petit moment maintenant, s’il y a bien un problème qui est commun à l’ensemble des designers que je connais, c’est la production. Ils veulent généralement tous produire sur le continent mais malheureusement, entre le manque de rigueur (ou de qualifications) des ateliers de production, les capacités limitées en termes de volume ou encore les problèmes de réassorts (ou de transport/d’électricité), concevoir une collection d’A à Z en Afrique subsaharienne peut s’avérer un vrai calvaire. Les choses se corsent encore plus si on a un nombre de commandes qui dépasse le millier de pièces. C’est pourquoi je me suis intéressée au projet de Liamar Caesar. Cette jeune femme de 21 ans, basée en Angleterre, est une créatrice de mode diplômée qui a décidé d’allier business éthique et technologie pour booster le « Made in Africa« . Son idée ? Créer une plateforme intitulée « Manufacture 4 Me« , où il sera possible de concevoir une collection en Afrique, même sans y être. Tel qu’expliqué dans sa vidéo de présentation:

1ère étape: on se connecte sur la plateforme et on sélectionne son prestataire sur la base d’un ensemble d’informations fournies
2ème étape: une fois le fabricant choisi, on lui envoie des croquis et on commande des samples
3ème étape: si convaincu par les samples fournis, on passe la commande
4ème étape: on reçoit sa collection (via des partenaires logistiques qui offriront des tarifs de transports avantageux)

Alors, je sais qu’il y a de quoi être sceptique, notamment pour ce qui est de la protection intellectuelle des designs, la fiabilité des délais (production et transport) ou encore la question des taxes douanières. Ceci dit, ce projet va apparemment faire ses premières phases de test au Kenya. Je vais surveiller le déploiement de ce service qui, si bien mené (et appuyé par les autorités), pourrait révolutionner la production textile africaine…comme l’a fait Alibaba en Chine.