Guillaume Kigbafori Soro et sa « crush party »

Avec 30.000 abonnés sur Instagram, 570.000 abonnés sur Twitter et plus d’un million de fans sur sa page Facebook, Guillaume Kigbafori Soro – ou tout simplement GKS – est la personnalité politique la plus suivie de Côte d’Ivoire, devant le président de la République. Adoré des uns ou détesté/méprisé par les autres, le président de l’Assemblée Nationale ivoirienne ne laisse quasiment personne indifférent, et c’est dans cette capacité à polariser les opinions qu’il puise notamment sa force.
En tant que cadet de la plupart des hommes politiques ivoiriens, Guillaume Soro a clairement misé sur cette déconnexion si courante en Afrique entre jeunesse et classe dirigeante, pour se frayer un chemin. Celui à qui l’on prête des ambitions présidentielles depuis un moment déjà, est un hyper-communicant 2.0. Quelqu’un du sérail ira même jusqu’à me confier que GKS consacrerait près de 100.000 euros par an à sa communication… Une somme qui reste à confirmer mais qui, somme toute, me paraît assez plausible. Tout aussi plausible est le fait qu’il consacre une bonne partie de ce budget à sa communication digitale, là encore un secteur peu occupé par ses collègues ou potentiels rivaux.
C’est donc d’internet que partira sa fameuse « Crush Party« , après qu’une jeune internaute l’ait interpellé pour lui faire savoir qu’elle avait « un crush » sur lui. La réponse de GKS ne s’est pas faite attendre, et il n’a pas hésité à lui proposer de le rencontrer lors d’une audience. Quelques temps plus tard, cela a abouti sur une journée intitulée « Crush Party« , dont la deuxième édition s’est tenue le samedi 9 décembre dernier (la première a eu lieu fin octobre). Pour ce deuxième acte donc,  l’homme politique a rassemblé ses jeunes partisans. Au programme: une visite de l’Assemblée Nationale, suivie d’une session de questions-réponses. Puis, une séance pour planter des arbres (cf. réchauffement climatique) et enfin, un dîner au domicile privé de l’homme politique. Filmée et retransmise en direct sur sa page Facebook mais aussi par sa propre webtv (Guillaume Soro TV), cette opération de communication a eu un peu plus d’échos que la première.
J’avais en tête de décortiquer cette séance de réponses-questions sous l’angle de la communication, mais cela rallongerait considérablement cette newsletter. Je verrai donc comment et où poster mes observations.
Ceci étant, si la curiosité vous y pousse, vous pouvez vous faire votre propre idée (mais ça dure 2h), en cliquant ici.

« Boom play » fait des ravages

Le mois dernier, Boom Play Music a remporté le prix de la meilleure application mobile africaine, un prix décerné par le site d’informations tech’ Apps Africa. Cette appli gratuite, lancée en 2015 et conçue par le fabricant de téléphones mobiles chinois TECNO, a été choisie par un panel d’experts pour sa facilité d’utilisation, son interface et son impact en matière de distribution musicale dans un contexte où la piraterie des oeuvres continue de faire des ravages. Et si vous n’aviez jamais entendu parler de Boom Play jusqu’ici, voici quelques chiffres:
– 9 millions d’utilisateurs en 2017
– environ 4 millions d’utilisateurs actifs par mois
– 2 millions de téléchargements (audio et vidéo) par mois
– environ 1 million d’utilisateurs actifs par jour
Disponible au Nigeria, au Kenya et en Tanzanie, Boom Play planifie d’étendre ses activités au Sénégal, Cameroun, ainsi qu’en Ouganda, Côte d’Ivoire et Afrique du Sud en 2018.