Bonaventure Kalou: du football à la politique

Il y a plusieurs mois de cela, dans le cadre du tournage d’une émission-pilote, j’ai suivi et interviewé l’ex-international ivoirien Bonaventure Kalou pendant plusieurs jours chez lui, pendant des matchs entre copains et lors de ses déplacements pour des rendez-vous professionnels. D’un point de vue personnalité, il tranche énormément avec le cliché du footballeur par son calme, sa discrétion voire sa timidité. Papa poule, mari attentionné, grand frère et conseiller passionné, j’ai découvert un “Monsieur” qui n’a pas eu l’air de trop regretter sa vie d’avant. Au contraire, dans nos échanges, il m’a eu l’air très décidé quant à la suite de sa carrière. Déjà engagé dans la promotion du football local, il fait l’objet depuis longtemps de rumeur sur son hypothétique candidature au poste de dirigeant de la Fédération Ivoirienne de Football, une instance dans la tourmente ces derniers mois. Lorsque je l’ai interrogé à ce sujet, il est resté prudent mais son ambition était à peine voilée: il souhaite sortir de sa réserve d’ancienne gloire nationale pour agir à plus grande échelle. C’est donc sans grande surprise que j’ai appris ce matin qu’il se lance en politique avec comme première étape à franchir, les élections municipales ivoiriennes qui auront lieu en principe au mois de juillet 2018. Sous la bannière du PDCI (parti historique du feu Houphouët Boigny), le champion se présentera dans la commune de son père. A-t-il été inspiré par Georges Weah ? Allez savoir. Dans tous les cas, je suis pour ma part ravie qu’il se lance, même si je crains qu’il ne soit malmené par le système politique ivoirien qui est à la fois complexe et sans pitié. Ceci étant, je suis pour que des personnalités hors du sérail et issues de la société civile bousculent les codes. Peut-être que ça fera changer les choses. Parlant de cela d’ailleurs, je recommande également l’article du Jeune Afrique de cette semaine consacré à Jean-Louis Billon. Cet homme d’affaires multimillionaire nommé ministre du Commerce par le président Ouattara a été débarqué du gouvernement ivoirien en 2017, mais ça n’a visiblement pas entamé ses ambitions présidentielles, bien au contraire. 

Pour lire l’interview de Bonaventure Kalou sur sa nouvelle carrière politique, cliquez ICI.

L’ex footballeur Bonaventure Kalou se lance t’il réellement dans la politique ?

POLITIQUE / Côte d’Ivoire.

Il y a plusieurs mois de cela, dans le cadre du tournage d’une émission-pilote, j’ai suivi et interviewé l’ex-international ivoirien Bonaventure Kalou pendant plusieurs jours chez lui, pendant des matchs entre copains et lors de ses déplacements pour des rendez-vous professionnels. D’un point de vue personnalité, il tranche énormément avec le cliché du footballeur par son calme, sa discrétion voire sa timidité. Papa poule, mari attentionné, grand frère et conseiller passionné, j’ai découvert un “Monsieur” qui n’a pas eu l’air de trop regretter sa vie d’avant. Au contraire, dans nos échanges, il m’a eu l’air très décidé quant à la suite de sa carrière. Déjà engagé dans la promotion du football local, il fait l’objet depuis longtemps de rumeur sur son hypothétique candidature au poste de dirigeant de la Fédération Ivoirienne de Football, une instance dans la tourmente ces derniers mois. Lorsque je l’ai interrogé à ce sujet, il est resté prudent mais son ambition était à peine voilée: il souhaite sortir de sa réserve d’ancienne gloire nationale pour agir à plus grande échelle. C’est donc sans grande surprise que j’ai appris ce matin qu’il se lance en politique avec comme première étape à franchir, les élections municipales ivoiriennes qui auront lieu en principe au mois de juillet 2018. Sous la bannière du PDCI (parti historique du feu Houphouët Boigny), le champion se présentera dans la commune de son père. A-t-il été inspiré par Georges Weah ? Allez savoir. Dans tous les cas, je suis pour ma part ravie qu’il se lance, même si je crains qu’il ne soit malmené par le système politique ivoirien qui est à la fois complexe et sans pitié. Ceci étant, je suis pour que des personnalités hors du sérail et issues de la société civile bousculent les codes. Peut-être que ça fera changer les choses. Parlant de cela d’ailleurs, je recommande également l’article du Jeune Afrique de cette semaine consacré à Jean-Louis Billon. Cet homme d’affaires multimillionaire nommé ministre du Commerce par le président Ouattara a été débarqué du gouvernement ivoirien en 2017, mais ça n’a visiblement pas entamé ses ambitions présidentielles, bien au contraire.

Pour lire l’interview de Bonaventure Kalou sur sa nouvelle carrière politique, cliquez ICI.

Un séminaire sur la communication politique

Je vous parlais de l’année 2018 comme étant une année cruciale sur le plan électoral au Cameroun. En Côte d’Ivoire, les prochaines présidentielles sont toutes aussi cruciales et bien qu’elles n’aient lieu qu’en 2020, elles occupent déjà les esprits et les conversations. En attendant que l’horizon ne s’éclaircisse quant aux différentes alliances qui seront mises en place par la majorité présidentielle, ce sont les élections municipales prévues dans les prochaines semaines qu’il faudra braver. À cet effet, la publication ivoirienne « Le Journal de l’Économie » annonce la tenue d’un séminaire axé autour de la communication politique les 12 et 13 mars 2018, à l’Hôtel Belle-Côte.

Baptisé « Gagner les élections: stratégies, politiques et solutions pour le succès », ces 2 jours de formation principalement adressés aux (aspirants) élus et autres communicants, propose de livrer les clés du marketing politique et les secrets d’une bonne stratégie de marketing politique, avec des spécialistes du conseil et des médias basés à Paris et Abidjan. Tarif d’entrée: 782€.

Pour ma part, je trouve ça intéressant que ce type de formation commence à se mettre en place. Comme vous le savez, la majorité des hommes politiques africains est conseillée en communication par des agences occidentales, notamment 2 d’entre elles qui monopolisent le marché. Cependant, le fait que ce type de services se formalisent pour des élections locales est non seulement le signe d’une volonté d’adresser le manque de professionnalisme des élus locaux en termes de marketing/communication mais en plus, cela sous-entend également que les élections sont de moins en moins gagnées d’office et de plus en plus basées sur la capacité de convaincre et séduire les votants. Je sais, ça semble anecdotique quand on voit encore ce qui se passe sur le continent, mais c’est une conviction forte de ma part: qu’on le veuille ou non, la période des victoires entièrement achetées d’avance va s’estomper pour laisser place à de vraies campagnes où les candidats devront faire mieux que de s’appuyer sur leurs tribus/ethnies ou alliances de circonstance.

Pour en revenir au séminaire, si vous voulez plus d’informations, cliquez ici.

Guillaume Kigbafori Soro et sa « crush party »

Avec 30.000 abonnés sur Instagram, 570.000 abonnés sur Twitter et plus d’un million de fans sur sa page Facebook, Guillaume Kigbafori Soro – ou tout simplement GKS – est la personnalité politique la plus suivie de Côte d’Ivoire, devant le président de la République. Adoré des uns ou détesté/méprisé par les autres, le président de l’Assemblée Nationale ivoirienne ne laisse quasiment personne indifférent, et c’est dans cette capacité à polariser les opinions qu’il puise notamment sa force.
En tant que cadet de la plupart des hommes politiques ivoiriens, Guillaume Soro a clairement misé sur cette déconnexion si courante en Afrique entre jeunesse et classe dirigeante, pour se frayer un chemin. Celui à qui l’on prête des ambitions présidentielles depuis un moment déjà, est un hyper-communicant 2.0. Quelqu’un du sérail ira même jusqu’à me confier que GKS consacrerait près de 100.000 euros par an à sa communication… Une somme qui reste à confirmer mais qui, somme toute, me paraît assez plausible. Tout aussi plausible est le fait qu’il consacre une bonne partie de ce budget à sa communication digitale, là encore un secteur peu occupé par ses collègues ou potentiels rivaux.
C’est donc d’internet que partira sa fameuse « Crush Party« , après qu’une jeune internaute l’ait interpellé pour lui faire savoir qu’elle avait « un crush » sur lui. La réponse de GKS ne s’est pas faite attendre, et il n’a pas hésité à lui proposer de le rencontrer lors d’une audience. Quelques temps plus tard, cela a abouti sur une journée intitulée « Crush Party« , dont la deuxième édition s’est tenue le samedi 9 décembre dernier (la première a eu lieu fin octobre). Pour ce deuxième acte donc,  l’homme politique a rassemblé ses jeunes partisans. Au programme: une visite de l’Assemblée Nationale, suivie d’une session de questions-réponses. Puis, une séance pour planter des arbres (cf. réchauffement climatique) et enfin, un dîner au domicile privé de l’homme politique. Filmée et retransmise en direct sur sa page Facebook mais aussi par sa propre webtv (Guillaume Soro TV), cette opération de communication a eu un peu plus d’échos que la première.
J’avais en tête de décortiquer cette séance de réponses-questions sous l’angle de la communication, mais cela rallongerait considérablement cette newsletter. Je verrai donc comment et où poster mes observations.
Ceci étant, si la curiosité vous y pousse, vous pouvez vous faire votre propre idée (mais ça dure 2h), en cliquant ici.