Diffusée sur la chaîne nationale ivoirienne RTI 1, l’émission économique « Made in Africa » est produite par Elephant Africa, filiale africaine de la société de production française ELEPHANT, derrière l’émission « Capital » sur M6. Le programme a consacré un de ses derniers sujets au luxe en Afrique, avec un focus sur l’immobilier, le prêt-à-porter, la conciergerie de luxe et l’industrie automobile de prestige.
La mode africaine en puissance sur Pinterest
Je continue ma lecture des revues de fin d’année ! Cette fois-ci, un élément qui a attiré mon attention chez Pinterest. Le site de curation (sur lequel je passe BEAUCOUP de temps ces dernières semaines) a révélé les tendances d’utilisation sur sa plateforme pour 2019 et surprise… les « imprimés africains » ont connu une croissance de +229% dans les recherches des utilisateurs (il y en a 250 millions) !
D’après Pinterest: « Des dashikis aux robes de cocktail, le pagne wax et le kitenge africains font fureur sur tous les continents (+229 % pour la recherche mode des imprimés africains) |« .
En somme, Pinterest a remplacé les bons vieux catalogues que nos mères/tantes consultaient pour trouver des idées de modèles à faire reproduire chez les couturiers. Comme le disait cet article de CNN datant de l’an dernier (et à lire en cliquant ici), le vrai facteur de révolution dans la mode africaine (en absence d’infrastructures adéquates), c’est internet.
Pour consulter l’intégralité du Top 100 des tendances 2019 de Pinterest, cliquez juste ici.
Trace lance son smartphone !
Il y a environ deux semaines de cela, j’ai été contactée par le média TRACE dans le cadre du lancement de leur nouveau produit: un smartphone. Nommé le « Trace One » (ou T-One pour les intimes), ce téléphone est le résultat d’une association entre le groupe média et le constructeur français Danew.
Olivier Laouchez, le PDG du groupe, n’a pas hésité d’ailleurs à le présenter comme le « 1er smartphone musical », puisque celui-ci est proposé avec notamment 6 mois d’accès illimité et gratuit à Trace Play (chaînes musicales, radios, 1000 heures de séries etc). Sur le plan technique, le téléphone dispose des options double carte SIM, 32 Go de mémoire, 2 appareils photo… et vient même avec un casque audio Bluetooth offert dans son pack de lancement. Disponible en édition limitée depuis le 10 décembre 2018, ce téléphone a été clairement pensé pour la cible de TRACE en Afrique, notamment sur le plan tarifaire: il sera vendu à 80.000FCFA en moyenne sur le continent africain (Côte d’Ivoire, RDC, Mali, Nigeria..) et 150€ en France. Points de vente: Amazon, CDiscount et Rue du Commerce pour la France. Du côté du continent, le T-One est commercialisé sur Jumia, Afrimarket, ainsi que chez les opérateurs MTN et Orange entre autres.
Comme j’ai eu à le dire, le groupe TRACE multiplie la diversification de ses activités et l’extension de sa marque ces derniers temps. C’est un cas Marketing à suivre de près, tant les entités de cette taille et dans ce secteur (l’Entertainment) sont encore rares en Afrique francophone.
Netflix et sa première série africaine !
Dernièrement, Netflix a augmenté la présence de ses contenus africains sur sa plateforme (si vous me posez la question, je trouve que le contenu reste quantitativement en-dessous de ce que ça devrait être mais c’est déjà un début). Après avoir acheté les droits du film « Lionheart » , produit et joué par la star du cinéma nigérian Genevieve Nnaji, Netflix vient officiellement de passer commande pour sa 1ère série africaine !
Le géant du streaming a engagé le réalisateur sud-africain Kagiso Lediga et l’actrice Pearl Thusi(que j’ai eu la chance d’avoir en couverture de mon magazine Fashizblack) pour « Queen Sono » ! Cette fiction est centrée autour de Sono, une superhéroïne des temps modernes qui use de son statut d’agent secret pour améliorer la vie de ses concitoyens. Erik Barmack, Directeur des contenus internationaux de Netflix, n’a d’ailleurs pas hésité à comparer le personnage de cette série à Claire Underwood ou Jessica Jones, rien que ça.
Je suis bien sûr heureuse de savoir que Netlix ait passé cette 1ère commande, qui en annonce d’autres et dont les répercussions pour le reste du continent seront (je l’espère) positives en termes de création… même si je ne me fais pas d’illusion. L’Afrique anglophone sera (pour des raisons évidentes) leur principale priorité et ce, pour un petit moment.
Dans tous les cas, « Queen Sono » sera disponible sur Netflix dès début 2019 et ce, dans 190 pays. On en reparle l’an prochain, donc.
La poupée Taloua, la poupée africaine
Toujours au chapitre des idées de cadeaux à offrir, je voulais rapidement parler d’une collaboration que je trouve très sympathique ! Sara Coulibaly – entrepreneure ivoirienne dont j’ai déjà parlé plusieurs fois – est entre autres la fondatrice de Naima Dolls, une marque de poupées africaines. Mon agence a eu d’ailleurs le plaisir de l’accompagner au niveau de ses Relations Presse.
Pour cette fin d’année 2018, Sara Coulibaly s’est associée à d’autres entrepreneures pour présenter son dernier modèle: la poupée Taloua. Celle-ci a la particularité d’être habillée par des créatrices de mode ivoiriennes en vogue, notamment L.E. Création ou encore Rebecca Zoro(dont les créations ont été vues sur Beyoncé la semaine dernière). C’est un très bel exemple de co-branding comme j’aimerais en voir plus souvent !
Pour plus d’informations, rendez-vous sur la page de Naima Dolls ou sur cet article.
Testez votre culture générale avec « Afriquiz », un jeu de culture 100% africain
Nous sommes quasiment à la mi-décembre et vous avez probablement déjà dû commencer à réfléchir aux cadeaux de Noël (pour les plus prévoyants qui ne les ont pas déjà commandé). Je suis tombée sur un jeu de société pour le moins intéressant à offrir: Afriquiz. Il s’agit de jeu de culture générale 100% africain. La tagline: « (Re)découvrir l’Afrique en s’amusant » avec plus de 250 questions thématiques allant du sport à l’Histoire en passant par la gastronomie. Vendu à 25€, il est idéal pour 2 à 4 joueurs et on peut participer à partir de 7 ans.
Afriquiz vend son coffret en ligne et j’ai hâte de pouvoir commander le mien !
Plus d’informations sur le site web.
Mr Eazi veut booster les artistes africains
Artiste d’origine nigériane, Mr Eazi a fait partie du milieu de la tech et des startups pendant quelques années avant de se reconvertir à la musique… et le moins qu’on puisse dire, c’est que son background ressort très clairement dans sa carrière musicale. Que ce soit la manière dont il communique, sa stratégie marketing ou encore ses choix de distribution, l’auteur du hit « Pour me water » a su creuser son propre sillon dans la vague Afrobeats dominée par ses compatriotes Wizkid et Davido. En août dernier, il avait annoncé via Twitter le lancement d’un projet pour booster les artistes africains indépendants.
Intitulé « emPawa », il s’agit (en somme) d’une programme inspiré des incubateurs de la Silicon Valley et qui va permettre à près de 100 artistes africains de bénéficier d’un accompagnement professionnel ainsi que 3000 dollars de budget de production de clips, des formations et autres participations à de grands événements.
Je soutiens bien sûr cette initiative (qui est assez proche d’une sur laquelle je planche depuis plusieurs mois) et je vous encourage à lire le papier qui a été fait par Premium Times lors de la présentation du projet à Lagos il y a quelques jours, en cliquant juste ici.
L’essor de l’audiovisuel en Afrique Centrale
Probablement la dernière région du monde où la télévision locale fait sa révolution, l’Afrique francophone – et principalement l’Afrique Centrale – est le théâtre d’une bataille sans précédent dans le secteur audiovisuel. Libéralisation, impact du numérique et augmentation des budgets publicitaires sont autant de facteurs qui contribuent à l’essor de nouvelles chaînes ces dernières années (ce qui est une aubaine pour les créateurs de contenus), mais tout n’est pas rose pour autant.. Je ne vous en dis pas plus et vous redirige vers cet article de Jeune Afrique intitulé « Afrique Centrale: la course à l’audience et à l’influence ».
Un film asisatique entretient un cliché sur l’Afrique
La semaine dernière, en me promenant sur Twitter, je suis tombée sur un tweet évoquant un film chinois dans lequel le héros sauvait des africains d’une guerre. Ce tweet parlait du fait qu’après les occidentaux, ce soit désormais au tour des chinois de se mettre en scène tels des sauveurs d’un continent africain qui n’arrive décidément pas à se prendre en charge tout seul. Ce tweet a attisé ma curiosité et j’ai donc décidé de regarder le film en question et pour cause: la ChinAfrique a désormais largement dépassé le simple cadre économique, cette relation comprend aussi un volet social, linguistique, culturel.
Je ne vous l’apprends pas, une superpuissance économique se doit également d’occuper et façonner les imaginaires et comme les États-Unis ou la France, la Chine l’a bien compris et n’hésite pas à le faire de manière peu subtile.
Le fameux film, donc. Le titre: « Wolf Warrior 2 ». Ne vous attendez pas à du cinéma d’auteur, on est plutôt dans une vision asiatique du blockbuster américain typique, avec un héros solitaire, animé par le désir de vengeance et accessoirement très doué avec les armes à feux. Par souci de concision, je ne vais pas rentrer dans trop de détails mais le film (ou plutôt son 2eme chapitre) se déroule sur le continent africain et comment dire… C’est aussi cliché que ce à quoi je m’attendais. On a, en gros:
– un rappel lourdingue sur l’importance du nationalisme et de l’amour de son pays (propagande patriotique en veux-tu, en voilà)
– un jeu d’acteur qui n’est pas loin de rappeler les pires films de Nollywood
– des effets spéciaux qui ne sont pas du meilleur effet (et notamment une tendance à faire gicler à l’écran un liquide qui était censé ressembler à du sang mais qui n’en a ni la couleur, ni la texture)
– et bien sûr, un ramassis de clichés/stéréotypes sur les africains avec (morceaux choisis) « les femmes africaines sont chaudes« , « les africains, il leur suffit leur tam-tam et du feu, et ils oublient leurs soucis« . Si si, je vous assure, c’est ce qui est (entre autres) dit dans le film.
Je passe sur le fait dont l’Afrique est démontrée de manière globale mais quelle occasion manquée.
Ce film, qui aurait pu être le premier symbole culturel de la ChinAfrique actuelle, a surtout été conçu pour promouvoir l’image d’une Chine conquérante qui dame le pion au rival américain. Quand on sait que ce film a pulvérisé les records dans les salles chinoises (30 millions de dollars de budget de production pour 900 millions de dollars de recettes), il faut penser au nombre de personnes qui auront reçu le message disséminé en arrière-plan.
C’est de bonne guerre, ceci dit. On ne peut pas leur reprocher de se donner le bon rôle. La question est plutôt de savoir quand est-ce que l’Afrique, elle aussi, pourra se placer sur la scène internationale pour raconter le monde vu de son angle à elle ?
Dans tous les cas, si vous souhaitez tout de même jeter un coup d’oeil à Wolf Warrior 2, il est disponible en streaming sur les sites habituels. Le film dure 2 heures, donc assurez-vous que vous n’ayez rien de plus important à faire.
25 entrepreneurs africains à découvrir dans « How we made it in Africa »
Vous connaissez peut-être « How we made it in Africa » ? Si non, il s’agit d’un célèbre média en ligne dédié aux entrepreneurs africains. Au-travers d’interviews, de portraits ou de tribunes, le site recense le parcours de chefs d’entreprise africains dans divers secteurs. Bien que je trouve que les articles manquent parfois un peu de profondeur, c’est un site que je consulte régulièrement aussi bien pour avoir des insights qu’apprendre un peu plus sur les parcours des uns et des autres.
Dévoilé il y a quelques jours par Jaco Moritz, fondateur et rédacteur en chef du média éponyme,« How we made it in Africa » est un livre relatant l’histoire de 25 entrepreneurs africains triés sur le volet. Certains ont déjà interviewés par le site, et d’autres ont été approchés exclusivement dans le cadre de cette parution. Disponible en format E-book pour 15 dollars, vous pouvez lire le texte qui l’introduit ici et vous le procurer en cliquant là.
N’hésitez pas à me dire ce que vous en aurez pensé 😉
Trevor Noah accusé de racisme
Pour celles et ceux qui connaissent Trevor Noah depuis un petit moment, l’accuser de racisme – comme l’a fait l’ambassadeur de France aux US – est tout au plus hilarant, sinon complètement à côté de la plaque. Né dans une Afrique du Sud sous apartheid, Trevor a basé quasiment toute sa carrière de comédien sur le dialogue entre les races, tribus et cultures.
Bien sûr, son sens de l’humour peut probablement agacer certains (perso, je suis fan !), mais étant lui-même métisse, il est très bien placé pour parler de double identité… là où l’assimilation ou l’intégration à la française requiert souvent de devoir choisir entre la France et son pays d’origine. J’en profite donc pour partager ce mini-documentaire qui a été fait sur lui, agrémenté de ses propres commentaires sur son histoire. En dehors de son talent, il faut tout de même saluer le fait qu’il soit parti d’un job de comédien en Afrique du Sud pour remplacer Jon Stewart, une icône de la télévision américaine. Et non seulement il a réussi à convaincre même les plus sceptiques, mais il en a profité pour intégrer plusieurs sud-africains dans la production du Daily Show (ce qui, je trouve, est une belle démonstration de solidarité). Espérons donc que toute cette polémique française permettra de le faire connaître un peu mieux car son parcours est inspirant.
Enquête révélatrice sur la consommation en Afrique
Je l’évoquais dans mon édito: le slogan « Africa is Rising », emblème de l’Afro-Optimisme, connaît quelques difficultés… Surtout maintenant que les vrais chiffres commencent à être diffusés. Comme je ne cesse de le répéter, les marchés d’Afrique francophone sont encore très (voire trop) petits pour absorber certaines multinationales et ce long – mais important – article de l’agence Ecofin a renforcé mes convictions à ce sujet.
En effet, le cabinet américain Frontier Strategy Group a révélé qu’après une enquête auprès de 20 de ses clients opérant dans les produits de grande consommation et implantés en Afrique, environ un tiers d’entre eux ne fait pas de profits ou de marges suffisamment intéressants.« Surenchère de l’afro-optimisme », surévaluation du porte-feuille des classes moyennes africaines, mauvaise compréhension des besoins ou des insight consommateurs… bref, beaucoup de marques déchantent et certaines même ferment (discrètement) boutiques dans les pays africains où elles avaient ouvert en fanfare quelques années plutôt. Je recommande fortement de lire en intégralité cet article, qui je l’espère, saura aider certains à tempérer leurs ardeurs entrepreneuriales à destination de la middle class africaine. Il y a des segments de marchés à occuper oui, mais attention à foncer tête baissée sans prendre en compte la taille de votre cible (et surtout la taille de son compte bancaire).
À lire: Les classes moyennes africaines, le casse-tête des multinationales