Parlons du football africain

Actualité oblige, je vous reparle encore de football. Cette semaine, je vous recommande de lire l’entretien du Monde diplomatique avec Jérôme Champagne.
Ex-secrétaire adjoint puis directeur des relations internationales au sein de la FIFA, il s’exprime sur le décalage qu’on observe entre le succès des footballeurs africains en Europe et l’état misérable du football en Afrique. Pour ceux et celles comme moi qui s’interrogent sur le (dys)fonctionnement d’une entité comme la FIFA, cette interview est pour le moins instructive sur certains points.
À lire en cliquant ici.

Pour plus ou moins continuer sur le même sujet, vous pouvez jeter un coup d’oeil à cet article de la BBC titré « Football: pourquoi les managers noirs ne sont pas à la tête« .

L’Éthiopie veut ouvrir ses portes au monde

Le Rwanda (dont je parlerai plus bas) pousse fort en ce moment sur la libre-circulation des personnes et des biens, et puisque charité bien ordonnée commence par soi-même, le pays a instauré en janvier 2018 le visa à l’arrivée pour tous les citoyens du monde (plus de détails ici). Le Kenya était censé leur emboîter le pas, mais les mesures ne sont pas encore très claires à ce sujet (même si une liste de nationalités ayant droit aux visas à l’arrivée est disponible).

À l’occasion d’une visite de Paul Kagamé en Éthiopie il y a quelques jours, le nouveau Premier Ministre éthiopien Abiy Ahmed a annoncé que le pays s’apprête lui aussi à assouplir considérablement ses conditions d’entrée. Pas encore d’horizon ni de date mais une chose est sûre: l’Éthiopie souhaite s’ouvrir un peu plus au monde, afin de booster à la fois son industrie touristique et son secteur textile, le pays étant devenu un des pays où les fabricants délocalisent de plus en plus leur production.

Pour ma part, j’espère que toutes ces mesures seront également accompagnées d’un assouplissement des prix des billets d’avion sur les vols à l’intérieur du continent… sinon ce sont surtout les voyageurs hors du continent qui bénéficieront de ces nouvelles directives.

Black Coffee veut booster l’industrie musicale en Afrique du Sud

Connaissez-vous Black Coffee ? Il s’agit d’un des DJs africains les plus connus du monde. D’origine sud-africaine, il est régulièrement classé dans le top des artistes africains les plus fortunés, et lorsqu’on regarde ses tournées mondiales, on comprend vite pourquoi. Qu’il travaille avec Drake ou sur la bande originale du film Black Panther, Black Coffee est également un véritable leader culturel, et n’hésite pas à mettre son pays en avant dès qu’il le peut. À cette occasion, il a révélé récemment plusieurs plans pour booster l’industrie musicale de son pays. Tout d’abord, il s’apprête à ouvrir une école à Johanesbourg, sa ville natale. Celle-ci sera dispensera des cours de musique, d’art et de mode. Après l’ouverture de l’école, l’artiste prévoit de construire un bâtiment autour – qui sera conçu par Virgil Abloh, fraîchement nommé à la tête créative de Louis Vuitton – qui abritera magasins et restaurants. Et enfin, le célèbre DJ travaille actuellement au lancement de GongBox, un « iTunes africain » (comme il y en a des centaines déjà, je sais :D).

En somme, autant sur le plan de l’appli, je ne suis pas persuadée que ce soit nécessaire d’en créer une nouvelle (je recommanderai plutôt d’investir dans une app’ qui existe déjà), autant je trouve l’idée d’ouvrir une école géniale. En termes de personal branding, mais aussi d’impact local et d’héritage que Black Coffee va laisser, cela me semble une excellente initiative. Plus d’informations à ce sujet dès que l’école sera ouverte.

Influenceurs et marques de wax en Côte d’Ivoire

 

Le marketing d’influence en Afrique francophone – notamment en Côte d’Ivoire – connaît une croissance ces derniers mois. On observe notamment un passage de plus en plus fréquent du web vers le réel pour une poignée de dits « influenceurs », même si pour l’instant, les cachets/contrats sont encore loins d’être mirobolants. Dans ce secteur, les marques de tissus WOODIN et UNIWAX (Groupe VLISCO) fait quasiment office de précurseur, plus qu’il y a un moment déjà qu’elle utilise célébrités et mannequins connus pour ses campagnes publicitaires. Avec de nouvelles collections tous les trimestres, il était important de pouvoir diversifier les égéries et c’est chose faite avec « Vogue », la nouvelle collection de Woodin.

 

Clairement destinée à une clientèle jeune et connectée, la marque a fait appel à deux web influenceuses ivoiriennes dans le domaine de la mode : Fanta Koné, du blog Fantastyck et Saraï D’Hologne (du compte Instagram Miiss_Coke). Les deux jeunes femmes ont été photographiées par le studio Klassy Films (qui réalise quasiment toutes les campagnes du groupe VLISCO en Côte d’Ivoire) et font l’objet d’une campagne digitale. Par ailleurs, des visuels ainsi que des vidéos ont été publiées en ligne, comme vous pouvez le voir ici. Félicitations à ces deux jeunes femmes qui brillent par la cohérence de leur ligne éditoriale, ainsi que la qualité (et la régularité) de leurs posts. Elles sont toutes deux des choix d’égéries on ne peut plus cohérents avec le positionnement et l’image de marque de Woodin.

 

L’article de Billboard sur les artistes africains

Le retour des grandes maisons de disques mondiales sur le continent africain continue d’alimenter les fantasmes, les conversations… et les médias. Dernier article en date: celui du géant de la presse musicale américaine, Billboard. L’article – qui se nomme “Pourquoi les maisons de disques se tournent vers l’Afrique pour dénicher la prochaine popstar mondiale” – balaie un peu tout ce qui a déjà été lu et entendu ailleurs sur le sujet mais vous pouvez y jeter un oeil par curiosité. Notamment parce qu’il y a un condensé des dernières actualités dans le secteur (le rachat du label kenyan IA Records par Universal Music Group entre autres). Pour ma part, je prône un optimisme mesuré sur cette question et ce, pour plusieurs raisons… Notamment le fait que le marché américain soit légendairement connu pour sa difficulté de pénétration lorsque l’on n’est pas un artiste local (sujet évoqué dans l’article, d’ailleurs). Si les japonais, les anglais (à l’exception d’Adele, U2 et quelques autres) ou encore les Latinos (là encore il y a quelques exceptions notables) n’ont pas réussi à dominer le marché US, je suis sceptique quant aux chances des artistes Afrobeats. Alors bien sûr, il y a une possibilité pour ces derniers d’explorer une tendance – comme cela a été le cas pour Sean Paul ou Elephant Man quand la tendance Ragga/Dancehall a dominé les ondes américaines il y a dix ans – mais ce sont généralement des cycles de courte durée. Cela ne retire en rien le mérite d’artistes comme Davido ou Diamond Platnumz, qui sont partis d’Afrique de l’Ouest/Est et côtoient désormais la crème de la musique urbaine américaine.

Dans tous les cas, vous pouvez lire l’article de Billboard en cliquant juste ICI.

Une peinture africaine fait un record

Vous avez sûrement dû voir passer l’information… Un tableau nigérian peint par Ben Enownwu en 1974 et représentant Ife Adetutu Ademiluyi (Princesse de la tribu Yoruba), a été vendu aux enchères à Londres à près d’un million d’euros, un record pour une peinture africaine.

Marie-Cécile Zinsou – fille de Lionel Zinsou et à la tête de la Fondation d’art Zinsou à Ouidah (Bénin) – a été invitée par Radio Nova pour commenter  la surnommée « Mona Lisa Africaine« … Et le moins qu’on puisse dire, c’est que Marie-Cécile Zinsou ne passe pas par 4 chemins en soulignant d’entrée de jeu la « maladresse » qu’il y a à qualifier un tableau africain en faisant référence à une oeuvre d’art européenne… Ça avait le mérite d’être dit !

L’échange est à voir sur Youtube ici.

L’orage Africain, le nouveau film de Sylvestre Amoussou.

En 2006 sortait « Africa Paradis« , une satire dans laquelle « l’immigration changeait de camp » et où les européens fuyaient la pauvreté en immigrant (parfois illégalement) en Afrique. On doit cette oeuvre singulière à l’acteur et réalisateur béninois Sylvestre Amoussou. Après la sortie en 2011 de son deuxième long-métrage « Un pas en avant » (sur le mécanisme vicieux des aides humanitaires accordées à l’Afrique), il a sorti en 2017 « L’Orage Africain – Un continent sous influence« . Ce film d’une heure et vingt minutes raconte le combat d’un chef d’état africain qui décide de nationaliser les ressources de son pays – le Tangara – contre l’avis des puissances occidentales.
J’ai vu le film, et même si j’ai noté des changements par rapport aux précédentes oeuvres de Sylvestre Amoussou, l’Orage Africain garde les mêmes qualités…et les mêmes défauts que les films qui le précèdent.

J’ai fait une chronique/revue sur le film disponible sur mon site en cliquant ICI et intitulée « L’Orage africain: une version (bien) plus réaliste de Wakanda. »

Pour regarder « L’Orage Africain« , rendez-vous en cliquant ici.

Africa Nouveau: Le festival de célébration de la nouvelle culture africaine.

L’Afrique (anglophone) se cherche un équivalent de Coachella depuis un petit moment. En dehors du festival « Afrochella » dont la première édition s’est tenue en décembre dernier à Accra (Ghana), ainsi que la 1ère édition africaine d’AFROPUNK qui a eu lieu à Johannesburg en décembre également, le Kenya a accueilli la 2ème édition d’Africa Nouveau.  Ce festival, qui s’est tenu sur deux jours à Nairobi du 2 au 4 février 2018, se définit comme une célébration de la nouvelle culture africaine. Le public: les jeunes branchés, blogueurs/influenceurs, créateurs de contenus, artistes de tous bords et curieux. La sélection d’artistes est aussi pointue que la cible, c’est à se demander si l’événement souhaite vraiment s’ouvrir au grand public (probablement pas lol). Dans tous les cas, je suis tombée sur quelques images de l’événement et il y a de très jolies photos. Vous pouvez y jeter un coup d’oeil en cliquant ici.

Le « Nigerian International TV Summit » et le MIPTV 2018, c’est bientôt !

Deux événements qui devraient intéresser toute personne intéressée par le secteur de l’audiovisuel africain.
Tout d’abord, Paris accueillera les 13 et 14 avril prochains, le « Nigerian International TV Summit« . Il s’agit en somme d’un salon dédié au contenu TV, Web et Cinéma du Nigeria à l’export. Nollywood ayant déjà prouvé son attrait auprès des populations de la diaspora, je pense qu’il serait interessant de se rendre à cet événement pour networker et pourquoi pas, vous faire des contacts dans l’industrie du divertissement du Nigeria qui aujourd’hui, commence à sérieusement chercher à (mieux) s’exposer à l’étranger… Notamment dans des marchés/pays qui lui sont moins familiers comme les pays francophones. Plus d’informations en cliquant ICI.

Par ailleurs, du 9 au 12 Avril 2018, Cannes accueillera la semaine la plus attendue de toute l’industrie TV avec le MIPTV 2018Reed Midem poursuit sa valorisation des contenus venant d’Afrique avec le pavillon panafricain. Cette zone est l’opportunité idéale pour les entreprises Africaines de l’industrie TV de participer au marché international des contenus télévisés et digitaux.  Les sociétés africaines pourront bénéficier d’un espace privilégié au sein du pavillon Creative Africa pour acheter et/ou vendre des contenus et développer leurs partenariats.

Les professionnels des médias télévisés africains participant au MIPTV et inscrits sous le pavillon pourront bénéficier d’une remise de 50% par rapport aux tarifs en vigueur.

Dates limites d’inscription :
9 Mars 2018, pour les exposants et sponsors
9 Avril 2018, pour les badges visiteurs

POUR PLUS D’INFOMATIONS
Fatima Tambadou / +33 1 79 71 99 43

Un livre sur le WAX

Le tissu wax cristallise les débats depuis des décennies et pour cause: fabriqué en Hollande mais porté en Afrique, la question de sa propriété a tendance à crisper les uns et les autres.
Avant d’avoir un avis arrêté sur la question, il faudrait déjà s’intéresser à l’histoire et la genèse du tissu, ses caractéristiques techniques et son intégration dans la culture ouest-africaine. En ce sens, j’ai commencé la lecture du livre « WAX & CO: Anthologie des tissus imprimés d’Afrique« . Publié aux éditions La Martinière et sorti en septembre 2017, ce livre est écrit par Anne Grosfilley, anthropologue et spécialiste du tissu wax (elle a déjà écrit d’autres oeuvres sur le sujet tel qu’Abécédaire du wax et l’Afrique des textiles). En dehors de ce dernier d’ailleurs, le livre – parsemé de belles photos – propose également l’histoire des autres tissus/motifs emblématiques du continent comme le Shweshwe ou le Bazin. Je n’ai pas encore fini de le lire, mais j’ai déjà appris pas mal de petites choses.
Le livre est disponible sur Amazon et à la FNAC.

Un cycle de rencontre organisé autour de l’Afrique

Si vous êtes en région parisienne, je vous recommande – pour ceux/celles que ça intéresse – d’assister à une des rencontres organisées autour de l’Afrique par mon très cher Ghislain Tchuisseu à l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm. Je n’ai pas encore eu la chance d’y assister mais j’en entends le plus grand bien, et qui plus est, une liste de livres/documents à lire est disponible après chaque événement, histoire de renforcer vos connaissances sur le sujet abordé. Vous avez également la possibilité d’animer une des rencontres si vous le souhaitez.

Pour plus d’informations, cliquez ici

C’est la 5ème édition des Abryanz Style and Fashion Awards !

Un des grands événements People en Afrique cette semaine, c’est la 5ème édition des Abryanz Style and Fashion Awards, qui se tiendra ce 8 décembre 2017 à Kampala. Lancé en 2013 par le jeune et populaire styliste ougandais  Brian Ahumuza dans le but de célébrer la mode dans son pays, l’événement a pris une ampleur continentale en 2016 et semble devenir le rendez-vous incontournable qui promeut l’Ouganda à l’international, dans le domaine du divertissement.

Avec des catégories telles que « Célébrité la mieux habillée« , « Clip musical le plus stylé » ou encore « Mannequin de l’année« , ce sont plus d’une cinquantaine personnalités ougandaises et africaines qui ont été nommées et soumises aux votes du public.

Cette année, les Abryanz Style and Fashion Awards sont sponsorisés (pour la 3ème fois consécutive) par la marque d’alcool CIROC (dont  Brian Ahumuza est ambassadeur depuis 2016), South African Airlines (transporteur officiel des célébrités internationales qui sont attendues), la marque de bière Bell Lager (sponsor des performances musicales pendant l’événement) et l’Office du Tourisme de l’Ouganda entre autres. Rendez-vous donc le 8 décembre sur le tapis rouge de l’hôtel Serena de Kampala pour les  #Asfa2017. Cependant, je tiens déjà à saluer le professionnalisme de l’équipe organisatrice de l’événement. Des supports visuels aux sponsors en passant par le choix des personnalités nommées, on sent une véritable volonté de bien faire et ce, dans les règles de l’art.