En français, « Designer » et « Styliste » ont souvent la même signification dans l’esprit de la plupart des gens. Or, ce sont parfois deux métiers complémentaires certes, mais très différents. Les premiers sont des créateurs dont le métier et de concevoir des vêtements lorsque les deuxièmes ont pour principale mission d’habiller des personnalités ou des mannequins pour différentes occasions (événements, pochettes d’album, publicités etc). Ce métier est encore très peu développé en Afrique francophone et c’est un vrai problème, notamment pour les professionnels de communication, mais j’aurais l’occasion de revenir sur ce sujet. En attendant, le site The Culture Trip a fait une petite liste de « Wardrobe Stylist » (la véritable appellation en anglais) d’origine africaine qui ont habillé les plus grandes stars internationales. À découvrir ici.
Couleur Concept: nouvelle adresse shopping à Abidjan
On commence cette semaine avec l’ouverture d’un nouvel espace shopping à Abidjan: Couleur Concept. Lancé par Fabienne Dervain – jeune entrepreneure à qui l’on doit déjà le célèbre coffee shop abidjanais Couleur Café – cette boutique située sur la Rue des Jardins (Cocody) est un multimarques exclusivement dédié aux créateurs africains, notamment nigérians et ivoiriens. Au menu: une sélection de bijoux, tops ou encore robes pour les dames et des chemises pour ces messieurs. Je n’ai pas encore eu l’occasion d’y faire un tour mais je souhaitais déjà vous en parler et féliciter Fabienne pour cette nouvelle aventure entrepreneuriale !
Pour plus d’informations, rendez-vous sur le compte Instagram du magasin en cliquant ici.
Un rapport sur la mode africaine
Avant la pause, je vous avais parlé d’un livre blanc dédié à la mode africaine par Afrikrea, leader mondial de la vente de mode africaine sur internet. Au vu du manque d’informations que l’on a sur le secteur malgré sa popularité croissante, ce document (auquel j’ai modestement contribué)devrait pouvoir apporter pas mal de réponses: qui achète des vêtements en wax ? Quel est le panier moyen dédié aux créateurs afro ? Quels sont les leviers à actionner pour vendre plus ?
Comme indiqué dans le propos introductif: « En analysant plus de 50.000 achats provenant de 78 pays, et avec l’expérience de plus de 2500 créatrices, AFRIKREA partage en toute transparence un trésor de connaissances unique dans le secteur« .
Bref, que vous rêviez de lancer votre marque ou soyez simplement curieux/se, je vous recommande vivement d’y jeter un clin d’oeil en cliquant ici.
Nouvelle adresse shopping à Yaoundé
La semaine dernière, la capitale politique du Cameroun a accueilli un tout nouvel espace shopping. Situé dans le quartier chic de Bastos, ELÈS est un espace créé par Élise Nguiamba, une serial entrepreneure à qui l’on doit déjà la sympathique maison d’hôtes Itondi ou encore Africa Builders, un cabinet d’architecture intérieure.
Chez ELÈS, on trouvera principalement du prêt-à-porter, des robes de soirée, chaussures, accessoires ainsi qu’une sélection de livres ou de produits de beauté de marques internationales. Je lui souhaite le meilleur dans cette aventure !
Pour plus d’informations, rendez-vous sur le compte Instagram du magasin.
(Crédit-photos: Dreamer Agency).
Industrie Africa, « Le Wikipedia de la mode africaine »
Lancé le 1er juin dernier, Industrie Africa est déjà surnommé « Le Wikipedia de la mode africaine ». Créé par Georgia Bobley et Ninsha Kabanar, ce site se présente comme un showroom digital dans lequel on retrouve exclusivement des marques de prêt-à-porter africaines, et elles sont déjà plus de 80 de 24 pays différents à être répertoriées. Elles sont également classées par nationalité et types de produits. Sur les fiches des designers, on peut y lire une biographie, les articles de presse et même leurs points de vente.
Ce projet m’a fait sourire parce que c’est ce que nous avions commencé chez Fashizblack en 2012 avec le « FashizPedia« , qui devait être l’encyclopédie de la mode africaine. Comme quoi, rien ne se perd, tout se transforme..
Pour consulter Industrie Africa, cliquez ici.
Les vêtements Yale Woody sur ASOS !
Le styliste ivoirien Félix Griza Yalé est à féliciter et pour cause. Créateur de la ligne de vêtements pour hommes YALE WOODY (créée en 2015), il aurait conclu un deal avec ASOS. Ce sont près de 800 pièces qu’il devra livrer au géant britannique de la mode en ligne, ce qui est plutôt considérable pour une jeune marque basée sur le continent africain. Mais c’est également un formidable tremplin à l’international, en plus de pérenniser son activité. Je suis bien sûr ravie pour lui, surtout que ce genre de contrats est encore particulièrement rare en Afrique francophone, où beaucoup de nos créateurs sont confinés (ou se confinent eux mêmes) à une distribution à petite échelle, ce qui ne leur permet pas de grandir. Je vais suivre de très près l’arrivée des vêtements Yale Woody sur ASOS et je vous ferai parvenir les liens une fois qu’ils seront mis en ligne (aucune date n’a été communiquée pour le moment).
Fatouma, l’influenceuse malienne à suivre
Un pays dont j’aimerais parler plus souvent dans cette newsletter, c’est le Mali. Malheureusement, j’ai beaucoup de mal à faire de la veille culturelle et lifestyle sur Bamako (j’en profite donc pour vous re-demander de m’envoyer des liens ou des comptes à suivre dans ce domaine si vous en avez).
Dans tous les cas, à force de faire de la veille d’influenceurs, j’en ai découvert une basée au Mali.
Créatrice de la marque de bijoux Tribia et à la tête de son cabinet de décoration intérieure, Fatouma (il me semble que ce soit son vrai prénom) est une créative malienne dont j’adore l’univers. Ses looks (qu’elle dessine elle-même), son approche minimaliste et son goût en interior design ont suffi à me convaincre: il faut la suivre absolument. Ne serait-ce que pour avoir une autre vision des influenceuses maliennes que celle des 3 « soeurs Kardashian du Mali » dont je tairai le nom.
Son compte:The Fashionist Artist
SGTC Clothing crée une collection avec des influenceuses !
Au pays du marketing d’influence africain, j’ai découvert la semaine passée un concept encore assez inédit sur le continent: une marque qui confectionne une collection avec des influenceurs.
Jusqu’ici, les leaders d’opinion sur la toile sont généralement recrutés pour être des égéries, mais sont rarement impliqués dans le processus de création (comme c’est pourtant le cas en Occident). Ici en l’occurence, la ligne de vêtements SGTC Clothing a choisi de créer des pièces de sa collection estivale 2018 avec une sélection d’influenceuses nigérianes, ghanéennes et caribéennes parmi lesquelles Angel, Nana, Funmi ou encore LaNatria.
Sur le papier, c’est une bonne idée bien sûr, cela permet de toucher les publics respectifs de ces jeunes femmes, mais est-ce que cela va concrètement augmenter les ventes de la dite collection ? Les outils pour mesurer les campagnes d’influence étant parfois variables selon les objectifs et les entreprises, je ne suis pas en mesure de faire un pronostic. Dans tous les cas, j’applaudis l’initiative (en espérant que chaque influenceuse ait négocié de toucher un pourcentage sur les ventes du modèle qu’elle aura co-créé).
Metropolitan World Contest: un concours pour dénicher de nouveaux talents dans la mode
Une des plus grandes agences de mannequin au monde s’apprête à lancer son concours en Afrique subsaharienne. En effet, METROPOLITAN – agence qui a notamment géré les carrières de Claudia Schiffer ou encore du top français Cindy Bruna (avec qui j’ai eu la chance de collaborer pour le magazine FASHIZBLACK) – présente « Metropolitan World Contest« . Basé sur le même concept qu’ELITE MODEL LOOK, concours d’une agence concurrente (dont j’ai été membre du jury pour la finale africaine), le « Metropolitan World Contest » permettra de révéler de nouveaux talents ou dans le jargon de la mode, des « new face ».
La finale Afrique aura lieu le 26 octobre 2018 au Sofitel Ivoire d’Abidjan, mais d’ici là, des castings auront lieu au Cameroun, en Côte d’Ivoire, au Congo-Brazza et en République Démocratique du Congo. Le site web du concours n’est pas en ligne (c’est un peu curieux venant d’une aussi grande agence), mais vous pouvez vous renseigner sur le compte Instagram dédié. Bonne chance à toutes celles et ceux qui tenteront leur chance.
Influenceurs et marques de wax en Côte d’Ivoire
Le marketing d’influence en Afrique francophone – notamment en Côte d’Ivoire – connaît une croissance ces derniers mois. On observe notamment un passage de plus en plus fréquent du web vers le réel pour une poignée de dits « influenceurs », même si pour l’instant, les cachets/contrats sont encore loins d’être mirobolants. Dans ce secteur, les marques de tissus WOODIN et UNIWAX (Groupe VLISCO) fait quasiment office de précurseur, plus qu’il y a un moment déjà qu’elle utilise célébrités et mannequins connus pour ses campagnes publicitaires. Avec de nouvelles collections tous les trimestres, il était important de pouvoir diversifier les égéries et c’est chose faite avec « Vogue », la nouvelle collection de Woodin.
Clairement destinée à une clientèle jeune et connectée, la marque a fait appel à deux web influenceuses ivoiriennes dans le domaine de la mode : Fanta Koné, du blog Fantastyck et Saraï D’Hologne (du compte Instagram Miiss_Coke). Les deux jeunes femmes ont été photographiées par le studio Klassy Films (qui réalise quasiment toutes les campagnes du groupe VLISCO en Côte d’Ivoire) et font l’objet d’une campagne digitale. Par ailleurs, des visuels ainsi que des vidéos ont été publiées en ligne, comme vous pouvez le voir ici. Félicitations à ces deux jeunes femmes qui brillent par la cohérence de leur ligne éditoriale, ainsi que la qualité (et la régularité) de leurs posts. Elles sont toutes deux des choix d’égéries on ne peut plus cohérents avec le positionnement et l’image de marque de Woodin.
Concevoir une collection en Afrique, même sans y être ?
Pour avoir côtoyé le milieu de la mode afro depuis un petit moment maintenant, s’il y a bien un problème qui est commun à l’ensemble des designers que je connais, c’est la production. Ils veulent généralement tous produire sur le continent mais malheureusement, entre le manque de rigueur (ou de qualifications) des ateliers de production, les capacités limitées en termes de volume ou encore les problèmes de réassorts (ou de transport/d’électricité), concevoir une collection d’A à Z en Afrique subsaharienne peut s’avérer un vrai calvaire. Les choses se corsent encore plus si on a un nombre de commandes qui dépasse le millier de pièces. C’est pourquoi je me suis intéressée au projet de Liamar Caesar. Cette jeune femme de 21 ans, basée en Angleterre, est une créatrice de mode diplômée qui a décidé d’allier business éthique et technologie pour booster le « Made in Africa« . Son idée ? Créer une plateforme intitulée « Manufacture 4 Me« , où il sera possible de concevoir une collection en Afrique, même sans y être. Tel qu’expliqué dans sa vidéo de présentation:
1ère étape: on se connecte sur la plateforme et on sélectionne son prestataire sur la base d’un ensemble d’informations fournies
2ème étape: une fois le fabricant choisi, on lui envoie des croquis et on commande des samples
3ème étape: si convaincu par les samples fournis, on passe la commande
4ème étape: on reçoit sa collection (via des partenaires logistiques qui offriront des tarifs de transports avantageux)
Alors, je sais qu’il y a de quoi être sceptique, notamment pour ce qui est de la protection intellectuelle des designs, la fiabilité des délais (production et transport) ou encore la question des taxes douanières. Ceci dit, ce projet va apparemment faire ses premières phases de test au Kenya. Je vais surveiller le déploiement de ce service qui, si bien mené (et appuyé par les autorités), pourrait révolutionner la production textile africaine…comme l’a fait Alibaba en Chine.
Il reste encore un peu plus de 40 jours pour soutenir ce projet sur Kickstarter en cliquant ici.
Hermès s’inspire du Cameroun
Avec tous les débats qu’il y a autour de l’appropriation culturelle, je trouve ça respectable qu’Hermès ait eu la décence de préciser l’origine de ces dessins. Ceci dit, est-ce que des fonds ont été versés par la marque pour l’exploitation de ce tissu traditionnel ? Si oui, à qui ? Je n’ai pas pu trouver l’information.
En attendant, commercialisés à 360€ l’unité, ces foulards sont disponibles sur le site HERMÈSet probablement en boutique également.